Test de la Geeetech Mizar M
Bonjour à tous, après le test de la Mizar-S et de la Thunder de chez Geeetech et bien voici un test de la dernière de la nouvelle gamme : La Mizar-M
Nouvelle génération d’imprimante dual extruder et donc digne héritière de la A20M (avec des truc en plus, je l’espère !)
Déjà ce qui attire tout de suite l’attention c’est ce nouveau système de modules séparés !
Mais passons dans le vif des choses !
Unboxing et Montage de la Mizar-M :
Le packaging habituel de Geeetech : tout est bien calé. Le guide de montage est clair et le montage facile.
A part un petit souci d’alignement du portique (corrigé hors vidéo) tout s’est vraiment bien passé.
Et voilà donc les caractéristiques techniques complètes de cette mizar-M.
- Volume d’impression : 255*255*260
- Extrudeur bowden de type dual drive
- Température maximum du hotend : 250°
- Température maximum du plateau chauffant : 110°
- Double axe Z indépendant avec capteur de fin de course optique
- Capteur de fin de course Y optique et X mecanique (Comme la mizar-S)
- Connectivité : USB type B pour relier à un PC et Carte SD
- Carte mère propriétaire Geeetech GTM32 avec processeur STM32F103 (Noyaux cortex M3)
- Driver TCM2208 silencieux
- Capteur de fin de filament
- Reprise de l’impression en cas de coupure de courant
- Ecran tactile 3.5’’
- Dimension de la machine : 465mm(L) * 400mm(W) * 484mm(H)
- Poids de la machine 10.2Kg
- Auto leveling automatique avec le 3d Touch
- Surface d’impression magnétique recouverte de mylar
La Mizar-M à côté de sa “soeur” la Mizar-S
Bon et maintenant passons à ce fameux système double module d’impression :
Comme expliqué par Geeetech, il s’agit donc d’une part d’un module spécialement conçu pour faire du mélange de couleur ( le Gradient ), et de l’autre, d’un module pour imprimer 2 couleurs ou 2 matériaux séparés (Separated). Ce dernier étant composé d’un “Y feeder” que l’on retrouve sur beaucoup de machines dual extruder, notamment la Lotmaxx Shark V3 testé il y a peu de temps sur Nozzler : LIEN
Le module gradient, quant à lui, est équipé d’un tout nouveau système de mélange de couleurs. Celui-ci embarque un nouveau type de buse, avec comme vous le constaterez un équipement qui va rendre le mélange de couleur bien plus homogène. Par contre, contrairement au précédent système, adieu les buses génériques que l’on pouvait acheter sur ebay. Maintenant c’est du propriétaire.
Comme pour toutes les autres machines précédentes, je fais un check complet de l’imprimante et lance les différentes procédures de calibrage pour passer aux impressions.
Le module gradient :
Rien de nouveau, je commence par les fichiers présent sur la carte SD.
Pas grand chose à dire, c’est propre, plutôt uniforme. Geeetech a fait clairement un gros travail sur ce module. On est loin de ce que faisait (fait ?) la A20M !
Je me souviens du fameux effet “Dentifrice” à cause du fait que les couleurs étaient mal mélangées.
Bien sur, le filament entre en ligne de compte et pour au moins 50% du résultat. En effet, en fonction de la qualité, de la couleur, des pigments utilisés pour la couleur et même de la qualité des pigments, le résultat de mélange peut être plus ou moins homogène. Je ne vais pas faire de cours sur la théorie des couleurs mais je recommande vivement l’utilisation de filaments de la même marque, cela évite certains problèmes de compatibilité.
Je vais faire un petit aparté technique mais qui peut apporter pas mal de précisions et de réponses au plus néophyte d’entre nous concernant le mélange des couleurs.
Il existe deux schémas : Le RGB et le CYMK.
Le RVB (Rouge, vert, bleu) ou RGB en anglais (Red, Green, Blue) est dit additif et est utilisé uniquement dans le cadre de ce qui projette de la lumière (écran TV, moniteur, projecteur, etc). Par exemple, en utilisant un ratio 50/50 de lumière rouge et bleu, on produit de la lumière violette. Par conséquent on peut obtenir avec des moniteurs courant plus de 16 millions de nuances à partir de ces 3 couleurs en jouant sur la proportion de chacunes.
Vous l’aurez compris, ce schéma n’est pas du tout adapté à nos impressions car celles-ci n’émettent pas de lumière mais la reflètent (ou l’absorbe en fonction).
Pour cela le shema CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir) ou CYMK en anglais (Cyan, Yellow, Magenta, Black) – qui doit certainement vous rappeler des souvenirs d’ecole (art plastique, couleurs primaires, secondaires …. 😁 ) – est dit soustractif. En effet, cette fois on joue sur le fait qu’une lumière blanche est projeté sur un objet, et les pigments de couleur réfléchissent cette couleur et absorbent les autres (ou les soustraient). Encore une fois en jouant sur la proportion des pigments, on peut obtenir beaucoup de déclinaisons.
La seul limite à ce schéma c’est que si l’on mélange ⅓ de Cyan, ⅓ de Jaune et ⅓ de magenta on obtient pas du noir mais un marron foncé. Voilà pourquoi le noir est en plus.
Dans le cadre de la peinture ou de l’impression papier, le support est déjà blanc. En impression 3D, si on veut du blanc et bien il faut aussi le rajouter !
Donc dans l’idéal, si l’on voulait une machine qui permettrait une bonne déclinaison de couleur, il faudrait pouvoir mélanger 5 filaments (Noir, Blanc, Cyan, Jaune, Magenta ) avec tous les problèmes que cela peut engendrer.
Certains constructeurs ont tenté l’aventure avec plus ou moins de succès…
Voilà, fin de l’aparté et qui introduit la suite !
Faire du gradient c’est bien, pouvoir faire du mélange pour obtenir de nouvelle couleur c’est mieux !
Pour tout mes tests suivants, j’utilise un modèle qui permet de bien torturer la machine :
https://www.printables.com/fr/model/18404-prusa-mmu2-color-torture-test
De plus, à chaque fois je vais utiliser 5 outils, 2 dit “réels” et 3 dit “virtuels”
Les deux réels, c’est plutôt évident, correspondent aux extrudeurs E0 et E1 et lorsque l’un d’eux est sélectionné, il correspond en fonction, à 100% du filament E0 ou 100% du filament E1.
Les 3 virtuels, sont en fait une combinaison de E0 et E1 avec des ratio que je définis a 25%/75%, 50%/50% et 75%/25%.
au final on a :
E0 | E1 | |
T0 | 100% | 0% |
T1 | 0% | 100% |
T2 | 25% | 75% |
T3 | 50% | 50% |
T4 | 75% | 20% |
Comme à mon habitude (vous commencez à me connaître un peu maintenant), j’utiliserai PrusaSlicer. Cependant, je suis sur la version 2.6.0 alpha 5 qui apporte nombre de nouvelles fonctionnalités attendues depuis longtemps par les utilisateurs de ce trancheur.
1er test …… c’est révélateur :
Il y a même eu une collision à un moment qui a tout fait décalé !
La collision est causée par un excès de matière extrudée pendant le cycle de purge qui est dû à la pression du filament (c’est un système bowden double !)
Après une première série de réglages j’ai un résultat un peu meilleur, mais pas encore satisfaisant.
Je décide de reprendre les bases et de calibrer les valeurs d’extrusion (facteur, vitesse et distance de rétractation, etc) pour chaque outil. Pour cela je suis un article (en anglais) simple et efficace :
https://www.matterhackers.com/articles/retraction-just-say-no-to-oozing
Le stl des cubes de calibration utilisé est disponible ici : https://www.matterhackers.com/store/digital-designs/retraction-cubes
je vais aussi utiliser d’autre type de stl qui sont disponibles sur les platformes habituelles
1er test reussi :
Pour la suite du test, je change de couleurs car j’arrive à la fin des bobines courantes.
Après pas mal de travail et d’efforts, j’ai enfin un résultat correct sur les cubes de calibrations pour les 5 outils :
Petit test avec les 5 outils en simultané, c’est correct et validé :
Je relance le torture test et suis plutôt contant du résultat (même si je ne l’ai pas mené au bout pour préservé du filament)
Maintenant le test final :
3 outils sont utilisé, Les deux réel et le Virtuel 50/50
Pas assez de filament pour mener le print à son terme (c’est assez grand) mais le résultat est là.
J’ai donc réglé la machine, le profil d’impression et je suis vraiment satisfait du résultat !
Geeetech a vraiment bien bossé sur ce module gradient ! C’est beaucoup beaucoup mieux que la série des M (A10M, A20M et A30M)
Le module separate :
Le passage d’un module à l’autre est vraiment aisé. 4 vis derrière le module, le câble de connexion et hop c’est fini !
c’est vraiment bien pensé !
De plus, une fois l’installation du module fini, l’imprimante le reconnaît automatiquement et l’interface utilisateur s’adapte au module.
Comme pour le module gradient, je prend un fichier fourni sur la carte SD, le seul truc c’est que comme je suis joueur, je vais utiliser les pires couleurs qui soient pour ce genre d’impression : le BLANC et le NOIR ! 😈
Fatalement, cela donne exactement ce à quoi je m’attendais !
On voit bien comment le blanc est polué par le noir. C’est effectivement le pire le noir, car le pigment utilisé (le carbone) est très colorant et la moindre particule laisse une trace. Si en plus on utilise du blanc en couleur contraire le resultat est immédiat.
Maintenant je vais imprimer le même modèle mais avec mes réglages !
Et pour la forme, j’inverse les couleurs ! ( oui oui je suis vraiment joueur ! )
On voit bien comment le noir polue le blanc et pourtant la purge était conséquante !
Bien, fort de cette expérience je mets à jour le profil et lance un print un peu plus conséquent.
L’impression va durer environ 21h45. Ca tombe bien, cela me permettra de faire le test d’endurance au passage.
Le modèle est un classique connu des “Looney Tunes” : Pénélope de Pépé le putois !
Bon par contre question économie on repassera, la purge est juste énorme !
Malgré quelques petit défaut de pollution du blanc, je suis satisfait du resultat !
Maintenant un petit print test pour pousser encore un peu plus la machine.
https://www.printables.com/fr/model/88532-tensegrity-hexagons
Je dois avouer que même si je trouve que le ventilateur de refroidissement de l’impression est un peu trop léger, la machine s’en est plutôt bien sortie.
Pour finir, je vais tester un matériau pas mal compliqué mais tellement pratique et que j’avais envie d’essayer depuis tellement longtemps : Le PVA (Polyvinylique alcohol)
La A20M était la seule machine dual extruder que j’avais et la technologie du bloc ne permettait pas l’impression du PVA.
Le PVA est bien connu pour être Hydrosoluble et donc idéal pour faire des supports complexes.
Cependant le PVA est aussi extrêmement hydrophile et nécessite de la préparation avant impression.
En effet, j’ai dû passer la bobine dans un déshydrateur à 60° pendant plus de 5h pour pouvoir l’imprimer convenablement (8h aurait été mieux ).
L’utilisation d’une Drybox est aussi fortement recommandé pour garder le filament hors d’humidité pendant l’impression, mais comme j’en ai pas et bien je fais sans !
Le cube de Gauche a fait échec, pendant le trempage dans l’eau les éléments fins se sont cassés (et je pense au passage que ma purge n’était pas assez conséquente. Le PVA a polluer le PLA et l’a fragilisé )
Ce que j’ai découvert aussi, c’est que pendant la dissolution du PVA celui-ci gonfle !
Sinon le résultat est bluffant !
Geeetech Mizar-M
Conclusion :
Geeetech est le premier fabricant a avoir osé sortir des machines “grand public” dotées de la capacité de mélange de couleur il y a quelques années avec la série des “M”. Fort de cette expérience Geeetech sort la Mizar-M qui selon moi place ce constructeur parmi les leader dans ce domaine.
Après les tests de cette machine (de cette revue et en dehors ) je peux dire que déjà la capacité gradient et mélange de couleur est bluffant. le résultat est vraiment au rendez vous.
D’avoir ajouter un deuxième module séparé qui permet non seulement d’imprimer deux couleurs séparées mais aussi deux types de filament différent c’est un gros gros plus !
Cette Mizar-M est tout aussi aboutie que sa sœur la Mizar-S et que la thunder mais comme la thunder elle aurait gagné à avoir le système d’auto level de la mizar-S
Merci à Geeetech et Nozzler.io pour leur confiance et m’avoir permis de tester cette imprimante.
Un merci de plus à Geeetech pour leur confiance renouvelée à chaque fois, j’ai pu tester toutes leurs nouvelles imprimantes “génération 2022” et c’était une bonne surprise à chaque fois.