Test de la Flashforge Adventurer 5M Pro

“elle a tout d’une grande!”

Bonjour à toutes et tous, j’ai le plaisir de vous présenter un test d’une bonne petite imprimante sortie il y a déjà quelques mois, la FlashForge Adventurer 5M PRO ou AD5M PRO.

La marque

Flashforge et sa sous marque Voxelab ne sont pas des inconnues sur le marché de l’impression 3D, que ce soit en FDM ou en résine. En effet, “Zhejiang Flashforge 3D Technology Co.”, la marque mère, a été créée en 2011 et grâce à son centre de R&D et son laboratoire d’ingénierie, elle propose du matériel de qualité, estampillé de certifications ISO et d’authentification CE, FCC ou RoHS, donc des gages de qualité qui ne peuvent que rassurer les clients.

A noter d’ailleurs – n’en déplaisent à certaines mauvaises langues qui pensent que FlashForge a sorti un modèle (en fait 2, avec l’ADM5) pour concurrencer BambuLabs ou Creality- que la marque n’en n’est pas à son coup d’essai sur les CORE XY!
En effet, sans compter les déclinaisons “PRO”, “PLUS” et autres “Ultra” de chaque modèle, , Flashforge, c’est déjà 3 modèles FINDER, 4 modèles CREATOR, 3 modèles GUIDER et désormais 5 modèles ADVENTURER…
Les suiveurs ne sont pas toujours ceux que l’on imagine? (Attention, je n’ai pas dit que Flashforge était non plus précurseur! 😉 )

A noter qu’ADVENTURER correspond à l’entrée de gamme Flashforge… et que malheureusement, jusqu’à maintenant (donc l’AD4), ça ne reflétait pas le savoir-faire démontré sur les autres gammes (GUIDER par exemple).

Flashforge Adventurer 5M Pro dans le détail.

Depuis le 3ème trimestre 2023, avec cette AD 5M PRO (et l’AD 5M), Flashforge propose donc une “petite” imprimante de type Core XY (le volume d’impression et des 220mm x 220 mm x 220mm), dotée d’un châssis rigide tout acier et totalement fermée (avec 2 portes d’accès). L’imprimante est également munie de poignées, de part et d’autre du châssis, pratique en cas de déplacement.
Avec un corps de chauffe pouvant atteindre 280°c, un plateau à 110°c, un système de buses interchangeable et un extruder “direct drive”, l’AD5M PRO doit permettre d’imprimer tout type de matériaux: PLA, PETG, ABS, TPU, ASA… ou encore des filaments chargés en carbone, avec les buses résistantes en 0.6mm ou 0.8mm!

Comme décrit sur le site, on est donc face à une imprimante compacte, qualitative et simple: le moyen parfait de faire des activités permettant de créer des liens parents-enfants !! 🙂

Comme toutes imprimantes récentes qui se respectent, elle offre:

  • un nivellement automatique et changement de buse rapide
  • une reprise sur coupure électrique
  • une détection de fin de filament
  • une extinction automatique.

D’autres promesses?

  • une mise en service rapide (10 minutes)
  • une impression rapide, avec 600 mm/s en vitesse max et une accélération max de 20.000 mm/s² et un débit annoncé à 32 mm³/s!
  • une double filtration interne / externe (HEPA + filtre charbon actif)
  • Silencieuse
  • Caméra interne
  • Environnement de gestion

Testons la Flashforge Adventurer 5M Pro !

Alors, pour une petite imprimante, le carton est malgré tout imposant… conséquence des imprimantes intégrées et déjà montées. Il peut être préférable d’être à 2 pour le déballage!
En effet, elle n’est pas forcément lourde (moins de 20kg) mais couplée à son encombrement (elle mesure (380mm x 400mm x 453mm)… ce serait dommage de la faire choir!

La promesse de la mise en œuvre en 10 minutes est respectée, même pour les novices. On sort, on enlève les protections, on branche… et voilà!

Une fois l’imprimante en marche, le paramètrage est intuitif, même sans se référer à la documentation, on n’a qu’à suivre les écrans… une fois la langue définie, on lance la calibration du plateau, et l’imprimante fait ses réglages de vibration pour définir les meilleurs paramètres et éviter/limiterles effets de ghosting.
Et quelques minutes après, vous êtes prêt pour votre première impression! 

L’imprimante dispose de modèles en mémoire interne, même pas besoin de la clé USB, qui dispose des mêmes modèles!

A ce niveau, j’apprécie le positionnement “haut” de l’écran, et la clé USB de qualité (une sandisk cruze de 16go!). Même si l’écran peut paraître petit de prime abord, on s’habitue vite et il reste réactif et pratique!
Par contre, je n’aime pas le positionnement “arrière”, tant de l’interrupteur général, que du support bobine! Heureusement le PTFE est assez long et sur le côté, ce qui permet de pouvoir utiliser sans problème une dry box positionnée sur le côté de l’imprimante.

Egalement, dommage pour la gestion d’alimentation…A la mise sous tension, l’imprimante est en veille, seul le ventilo de l’alimentation fonctionne, il faut utiliser le bouton en façade pour mettre l’imprimante en fonction, ce qui rend impossible l’utilisation d’une prise connectée pour mettre en marche l’imprimante à distance.
Et, cerise sur le gâteau: pourquoi, en 2024, la marque fournit-elle un tube d’adhésif liquide à appliquer sur le PEI?

Les modèles de test

Première étape, je vérifie le Firmware de l’imprimante, elle n’est pas à jour, je la mets donc à niveau.

On notera d’ailleurs que le site web est bien fait et accessible… mais tant sur le site que sur les fichiers, il n’y pas de description des modifications apportées par les mises à jour, on ne le voit que lors de la mise à jour…

On remarquera l’apparition d’un FW Klipper!
Le contenu du firmware…
Le contenu, consultable sur l’écran

On lance donc les prints disponibles en mémoire interne.

Et là, je comprends le pourquoi du tube de colle… Le filament ne tient pas sur le PEI et donc échec sur les premières impressions… Un Benchy façon spaghettis, ou une crotte de PLA…

Et en regardant les paramètres, j’y vois une raison évidente…?
La température du plateau! Pourquoi mettre un plateau à 35°c sur les impressions de test?
Sur une imprimante grand public, prônant les activités parents-enfants, il aurait été bien de mettre des paramètres “optimaux”, afin d’avoir une bonne impression dès les tests, et mettre en confiance l’utilisateur ! Et franchmettre le plateau à température, ce n’est clairement pas la mer à boire… surtout quand on met à disposition un filament de type silk…

Donc on applique l’adhésif liquide, on relance et là… Forcément, ça marche mieux !

Bref, la colle est un palliatif qui fonctionne mais dispensable avec de bons réglages.

L’habituel BENCHY… mais imprimé en … moins de 14 minutes!!! Et franchement le résultat est top!

On peut bien évidemment se passer de la colle et intervenir à la volée dans les paramètres pour mettre en pause, régler la température du bed et relancer l’impression après coup… Et ça marche:

Un roulement “print in place” totalement fonctionnel!

Test d’autres modèles

Pour imprimer d’autres modèles, la clé fournie dispose de profils pour CURA et pour ORCA Slicer, mais incomplet, surtout sous Orca. Et une fois slicé, le transfert passera par la clé USB, la connexion réseau n’étant pas ouverte (à l’heure du test, Orca Slicer semble l’annoncer officiellement pour la release stable 2).

Je vais donc utiliser le logiciel maison, FlashPrint, qui permet la connexion réseau avec l’imprimante, une fois qu’elle est connectée au wifi, évidemment.
FlashPrint permet aussi l’accès à la visualisation via la caméra intégrée, afin de surveiller le bon déroulement de l’impression. Ce slicer est simple mais efficace! On ne ne dira pas que l’essayer c’est l’adopter (surtout si on a d’autres imprimantes), mais il répond à la majorité des besoins et la prise en main est très rapide, franchement un bel outil. Dommage qu’au niveau de la caméra on ne puisse récupérer le fichier résultat du timelapse, il faut le faire avec une clé sur l’imprimante.

Un point “génant”… l’AD5M PRO est annoncé pour “imprimer” à 600mm/s, le slicer maison ne permet d’aller qu’à 300mm/s max… Dommage… Surtout si il s’agit d’un effet d’annonce et que le 600mm/s correspond à la vitesse de déplacement…?

Pour ce qui est de l’utilisation, mode simple ou avancé, on retrouve la plupart des fonctions des autres slicers.

En test, on constate que l’imprimante répond à ses promesses, tout comme sur les modèles de test.
Rapide, compatible multi filament, j’ai testé du PLA, du PETG, de l’ASA…. sans aucun souci! Et tous à 300mm/s, alors même que par exemple ASA ou PETG peuvent peut être un chouille difficiles avec du warping et du stringing.

Une lampe “voronoi” en PETG carbon noir

J’ai imprimé plusieurs modules pour réaliser une tour d’hydroponie, imprimés en PETG, en ASA, en PLA… Aucun souci!
L’ASA à 250°/80° passe sans souci à 300 mm/s, juste à noter un léger stringing, certainement dû à une rétractation un peu élevée: comme il n’y a pas de profil spécifique, j’ai pris celui de l’ASA par défaut, en changeant juste les températures. il faudrait un peu affiner le réglage.

Note: 

  • sur le réseau, par exemple avec un smartphone, l’utilisation de l’IP de l’imprimante sur la port 8080 dans le navigateur permet l’accès au flux vidéo, mais pas de récupérer vidéo ou timelapse.
  • un fork d’Orca Slicer est déja disponible avec l’accès réseau sur l’imprimante et l’intégralité des profils filaments
  • L’AD5M sera donc bientôt compatible totalement Klipper, FlashForge ayant déjà publié un FW idoine.

Conclusion : “une imprimante qu’elle est bien pour imprimer” * 

Avec l’Adventurer 5M PRO, malgré quelques points en cours de finalisation, Flashforge montre enfin son savoir-faire sur ses modèles d’entrée de gamme.

La marque tient ses promesses, ou va les tenir, en mettant à jour les firmwares, les accès,  et les fonctionnalités… comme avec le passage promis sur Klipper et qui ne va pas tarder à arriver, ce qui peut faire pencher la balance de ceux n’étant pas favorable aux systèmes “fermés”, type Bambu labs pour ne citer qu’eux.
Donc mis à part quelques points obscurs, comme la faible température du plateau sur les modèles de test, ou le tube de colle, franchement, c’est du haut niveau, cette imprimante est bien née!
Même l’obligation de passer actuellement par FlashPrint n’est pas forcément gênante, tant le logiciel est intuitif.

Le modèle est compact, peut être trop pour certains, avec son volume imprimable de 22x22x22cm… mais il répond à beaucoup de besoin, et le concept fermé/ventilé allié à la compacité répond aussi à la demande de ceux qui sont en appartement et/ou qui n’ont pas une place conséquente dédié à l’impression 3D. Qualité d’impression (avec les bons paramètres), alliée à un prix contenu, font de cette imprimante un incontournable, ou pour le moins un modèle à prendre en considération, d’autant plus si vous n’avez pas une place importante pour mettre l’imprimante!

Positive
  • Placement tarifaire
  • solidité et modèle “fermé” et ventilé
  • Buse amovible
  • qualité d’impression multi matériaux
  • la compacité
  • L’ouverture open source
  • l’accès à l’impression en cours via FlashPrint et la caméra en live.
Negatives
  • le volume d’impression peut être limité suivant l’usage
  • impossibilité d’imprimer les modèles en mémoire interne depuis le slicer connecté ou le cloud
  • disponibilité des profils en fonction des slicers
  • système fermé pour l’instant
  • la compatibilité de l’accès à distance avec les slicers “standards”
  • la caméra en mode timelapse qui n’offre aucun paramètre pour l’instant (répartition de 100 photos sur l’ensemble du print…)
  • prix des buses amovibles

* variation sur la Safrane Palme d’or des Nuls

Fitzgérald Duchemin
Nozzler
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