Test de la FlashForge AD5X, une imprimante multi couleurs à vil prix.
Bonjour à toutes et tous,
Je vous propose le test de la petite imprimante multicolore de FlashForge, l’AD5X.

Il y a un petit moment déja, FlashForge avait sorti les Adventurer 5M et 5M PRO – vous pouvez d’ailleurs consulter le test de cette dernière – et avait annoncé quasiment dans la foulée un modèle multi-couleurs.
On imaginait tous une possibilité de pouvoir convertir les modèles existants à la couleur…
Mais FlashForge a vite douché nos espoirs… Et à sorti un modèle à part, gérant 4 couleurs, sans possibilité de faire évoluer les modèles existants, sauf à partir sur les solutions alternatives, type COPRINT (on reviendra potentiellement sur celà dans un autre article).
Donc voilà venu le test de cette petite imprimante, “nouvelle venue” (depuis quelques mois quand même…) dans la gamme Adventurer, encensée par de nombreux testeurs et utilisateurs.
Pour information, dans le cadre de ce test, avec une imprimante mise à disposition gracieusement, je vais essayer de me mettre le plus possible à la place de quelqu’un qui découvre l’impression couleur, sans me pencher sur la prise en main logiciel, type Orca.
La marque FlashForge
Je reprends la description que j’avais publié lors du test de l’AD5MPRO:
Flashforge et sa sous marque Voxelab ne sont pas des inconnues sur le marché de l’impression 3D, que ce soit en FDM ou en résine. En effet, “Zhejiang Flashforge 3D Technology Co.”, la marque mère, a été créée en 2011 et grâce à son centre de R&D et son laboratoire d’ingénierie, elle propose du matériel de qualité, estampillé de certifications ISO et d’authentification CE, FCC ou RoHS, donc des gages de qualité qui ne peuvent que rassurer les clients.
Flashforge AD5X
FlashForge AD5X
Le marché de la couleur FDM est occupé désormais par de nombreuses marques et face aux montres, en taille et en prix, FlashForge est parti à revers avec un petit format à prix contenu.
Et à moins de 400€, y’a de quoi faire réfléchir face à la concurrence.
Sur le papier, l’AD5X est une nouvelle déclinaison de l’AD5M, pour ne pas dire, une nouvelle version, tant elle se ressemble. Elle propose l’impression multicolore 4 couleurs, tout en restant rapide (accélération maximale de 20 000 mm/s2 et vitesse max 600 mm/s), et simple à prendre en main.

- Volume d’impression 220x220x220mm
- Hauteur de couche 0.05~0.4 mm
- Dimensions 363x376x413mm (hors écran et supports bobines)
363 x 402 448mm (hors tout) - Poids net 11Kg
- OS compatible Windows 7-8-10-11 / Linux : Ubuntu 20.04 et supérieures / Mac Os : 10.9 et supérieure.
- Diamètre de buse 0.4mm(default)0.6mm/0.8mm/0.25mm (en option)
- Type de filaments utilisables PLA/ PLA PRO/HS PLA/ PLA Matte/PLA Silk/TPU64D/PETG/PETG Pro/ HS PETG/ASA
- Surface d’impression Plaque d’acier flexible
- Vitesse de déplacement maximale 600mm/s
- Température max d’impression 300℃
- Température max du lit 110℃
- Ecran tactile 4.3inch
- Logiciel Orca-flashforge
- Format de fichier pris en charge Input:3MF/STL/OBJ/FPP/BMP/PNG/PG/JPEG;Output:GX/G
- Vitesse et accélération max en impression 300mm/s / 20000m/s²
On notera la mise à l’écart de FLASHPRINT (l’apps reste malgré tout utilisable) et la généralisation d’Orca Slicer, dans une version propre à la marque, un choix logique pour gérer facilement l’impression multicolore.
Pour ceux qui utilisent déjà ORCA, il est bien évidemment possible de rester sur cette version et d’installer les profils de l’AD5X!
A noter que la version d’Orca reste récente et que la marque est réactive, en 2 semaines de tests, j’ai eu 2 mise à jour du micro programme de l’imprimante:
On Air (connecté en wifi), l’imprimante signale seule qu’une MAJ est dispo, il suffit de valider, d’attendre et de redémarrer quand elle indique que c’est terminé. Simple et efficace, à son image!

Un argument de poids face à la concurrence, c’est la possibilité d’imprimer du TPU.
En effet, le système d’entrainement utilisé par l’IFS (Intelligent Filament System) est compatible avec ce type de filament souple, à l’inverse des autres marques utilisant d’autres systèmes qui le permettent plus ou moins, et de fait, qui évitent de trop communiquer sur ce point.
Et je vous le dis de suite, sur ce point, je crois la marque sur parole, n’ayant pas de TPU sous la main 😉
Mais je ne manquerai pas d’essayer dès que l’occasion se présentera!
L’assemblage et le démarrage
A l’instar des autres modèles de la gamme Adventurer, l’imprimante arrive déjà pré assemblée: un carénage solide offrant une grande stabilité et la rigidité nécessaire pour tenir la cadence.
Il n’y a donc que peu d’étapes pour avoir une imprimante fonctionnelle, la promesse de la marque est en 3 étapes:

Et je confirme presque… 😉
Donc sauf à mettre le déballage et les vis dans le même sac, hors déballage on est bien à 3 étapes:
- on déballe l’imprimante
- on fixe l’écran
- on installe l’IFS, sa connectique vers la carte mère et les tubes PTFE vers la tête d’impression
- on installe les supports bobines
- et on n’oublie surtout pas d’enlever les 3 vis qui sécurisent le plateau pour le transport…comme l’indique la notice… Alors que le guide de l’imprimante en indique 4…!


Et voilà, on est prêt à imprimer… ou presque…
Bienvenue dans le monde des imprimantes connectées!
Pour connecter l’imprimante, ça passe par l’outil maison, “Flash Maker”. Dans le manuel ou sur l’imprimante, un QR code permet d’aller sur la page pour télécharger le logiciel et s’enregistrer.
Mais le lien pointe sur une page en chinois et aucune icone ne permet de passer en anglais par exemple.
Le plus simple est donc d’aller directement sur la page dédié du site FlashForge.

Une fois l’application installée, il faut se connecter ou créer un compte.
Ayant un compte FlashForge pour l’AD5M PRO, j’essaye de l’utiliser… mais rien n’y fait…
En effet, mon compte FlashForge utilise un mot de passe de plus de 20 caractères, qui est la limite max de l’application!
Et impossible de le modifier simplement: quand on clique sur “mot de passe oublier” et que l’on renseigne le mail, on ne reçoit rien, et sur le site de FlashForge, la gestion de compte ne permet pas de changer le mot de passe.
Seule solution en l’état, la création d’un nouveau compte.
C’est beau la mutualisation!
Par contre, même si l’imprimante dispose d’un port USB pour y brancher une clé (non fournie…) une fois connectée au slicer, ce périphérique n’est plus nécessaire…Donc une économie bien venue, d’ailleurs, la marque ne fournit plus de clé USB 😉
Le tour du propriétaire
L’AD5X reste une Adventurer, donc sans vraiment être gênant, il faut prendre en compte, à l’achat, son volume d’impression réduit (200x200x200mm).
Il y a les 2 écoles:
- ceux qui n’ont pas besoin d’avoir un gros volume et qui préfèreront la compacité du modèle par rapport aux monstres multicolore
- ceux qui n’imprime qu’en grand, et donc la petite taille est rédhibitoire, car pour le “full size” ce n’est clairement pas le choix préférentiel. Dans ce cas, l’AD5X peut être un complément pour de petites pièces ou du prototypage.
Pour ma part, la taille n’importe que peu. En effet, j’imprime rarement de très grosses pièces.
Et le cas échéant, j’ai d’autres imprimantes qui répondent à ce besoin.
Et second point d’importance, en multicolore, l’impression prend plus de temps (sauf à utiliser une multi outils ), d’autant plus sur les gros formats! Donc le parti pris de multi couleur sur un petit format me semble bien vu.
On va partir directement sur les choses qui fâchent!
Le bruit
Au repos, l’AD5X est plus silencieuse que ses grandes sœurs, la nouvelle ventilation (pour la carte mère étant quasiment inaudible contrairement à l’AD5M pro!).
Mais en fonctionnement, c’est un monstre de bruit!
Entre la ventilation de refroidissement de buse et de filament, et le claquement du système de nettoyage!
Ajouter à ça que l’imprimante est ouverte, ce qui n’arrange rien, clairement, ce n’est pas une imprimante à mettre dans une pièce “de vie” ou proche de soit dans un atelier.
A noter que FlashForge propose un kit de “fermeture” de l’imprimante, mais en l’état, aucune idée sur l’impact au niveau bruit.

L’arrière
Comme ses sœurs, à l’arrière, on trouve le bouton d’alimentation et la connectique réseau… et en plein milieu… Ce qui oblige à une gymnastique pour y accéder ou à configurer un placement facilitant l’accès. Heureusement que l’imprimante est légère et compacte, mais pourquoi ne pas déporter sur le coté ou sur l’avant, le bouton power proche de l’écran par exemple!
De même, l’évacuation de déchets de filament (les “poops”) est derrière, donc tout tombederrière, vu que rien n’est fourni pour la récupération… même si le wiki de la marque en propose un!

Une fois celà dit, on se retrouve en terrain connu. Flashforge, avec l’AD5X, nous propose une nouvelle itération de la gamme AD5. On retrouve donc la même base, avec un châssis type “core XY” solide et de taille réduite, sauf avec l’ajout de l’enclosure…
l’IFS Kezako?
Là ou les concurrents utilisent souvent des modules externes (AMS lite ou non chez bambu ou CFS chez creality) l’Intelligent Filament Système de FlashForge reste plus compact avec un module central, assez proche de ce que proposait COPRINT d’ailleurs), ce qui permet de positionner les bobines en latéral sur l’imprimante et de garder un volume compact.
En gros, on a une AD5M avec la largeur de la bobine en plus en largeur!
Mais rien n’empêche, pour qui le souhaite, d’utiliser par exemple un séchoir multi bobines.
Pour les supports bobines, ils sont ajustables pour les différentes tailles (le trou central n’étant pas toujours le même, et montés sur roulement avec un système anti déroulement, ça évitera d’autant lus les noeuds!
Les tests
Alors pour les tests, la marque fourni généreusement des échantillons de PLA… au nombre de 4… et on doit largement pas avoir 10m…. de quoi faire un et un seul test avec les modèles disponibles sur l’imprimante…
Bref, heureusement, je j’ai reçu 4 bobines de PETG MECPOW avec l’imprimante…
MECPOW? Ben oui, c’est le distributeur de la marque chez nous, donc les lots sont avec leur filament…
Mais bon, un truc un peu dommage… l’imprimante ne dispose que de modèles de test “PLA”…
Vous me direz qu’avec du PETG, il suffit de modifier la température d’extrusion et du plateau et le tour est joué?!
Que nenni… En fait un modèle multi couleurs, c’est comme un assemblage de plusieurs GCODE… et donc chacun avec ses paramètres, donc avec ses propres températures…
Dans les faits, avec un modèle PLA, par exemple à 50°/205° (plateau et buse), si je mets 80°c/250°c pour du PETG, l’imprimante, va chauffer à 80/250, imprimer la partie qu’elle doit faire sur ce filament, passer au changement… et repartir sur 50/205 pour le filament suivant… Il faudrait donc être à côté de l’imprimante pour tous les changements de filament… IMPOSSIBLE.
Et pendant que l’on y est, de même, en cas de manque d’un filament, le PETG ne peut être remplacé par du PLA, les 2 filaments adhérent très mal ensemble.
(Rappel: je suis un noob en impression couleur pour cet article, et c’est une question récurrente! 🙂 )
Mais à part ces points, rien à dire, l’AD5X est une AD5 et elle respecte ses gènes…
Imprimante d’entrée de gamme qui fait le job haut la main!
Quelques exemples:
Un benchy des familles, mais en couleur… c’est tout ce que les échantillons de tes permettront d’imprimer… proprement!











Brut de décoffrage, l’AD5X s’en sot pas mal, peu de stringing et une légère résonnance.


Flashforge AD5X
Conclusion
L’AD5X ne peut mentir, c’est clairement la petite sœur légitime des AD5M et AD5M pro.
Idéalement, elle aurait du sortir plus tôt, ce qui aurait permis de démarrer avec une AD5X mono par exemple et de proposer pour ceux qui en ont besoin l’AD5X multi, ou un kit de conversion: mon plus grand regret est bien d’avoir une AD5M pro mono couleur et de ne pas avoir une offre FlashForge pour la convertir.
L’IFS est un gros plus, pour qui veut découvrir l’impression multicolore à moindre frais ou compléter son parc avec une petite machine fiable, et qui propose en plus l’impression du TPU (promis, dès que je peux, je testerai!)… On en viendrait presque à regretter qu’il n’y ait que 4 couleurs!
Je n’ai pas essayé de changer de buse, puisqu’une seule est livrée, mais de la vidéo publiée sur le site de Flashforge, le système initial a été revu et c’est désormais très simple et très rapide de passer d’une buse à une autre, avec un système moins couteux que sur les AD5M en plus.
Par contre, le système propriétaire d’extrusion, rend toujours celui ci complexe à démonter, comme sur les autres imprimantes de la gamme. Il faut juste espérer qu’en cas de filament cassé, l’outil poussoir fourni soit suffisant.
Au final, cette nouvelle itération reste en adéquation avec le reste de la gamme, une imprimante solide, fiable et facile à prendre en main, pour un prix contenu!
Franchement, je ne l’aurai pas eu en test, elle serait sur ma liste de Noël.
Et la question peut se poser avec les nouvelles imprimantes “multi outils” qui économiseront en filament,.. mais le prix n’est plus du même ordre non plus
Donc je reste sur le choix de cette petite AD5X en attendant que le prix des Ultimaker U1 ou des PRUSA Core One et autre machines multi outils les rende “accessibles”.