Test du filament HIPS-R Naturel de chez KIMYA
Bonjour à tous, voici aujourd’hui un filament assez spécifique puisqu’il est issu à 100% de matière recyclée. Il s’agit du HIPS-R Naturel de chez KIMYA.
KIMYA, la compagnie
KIMYA est une filiale du groupe français ARMOR, spécialisé dans les filaments d’impression 3D FDM ou plus précisément, la Fabrication Additive, puisque KIMYA vise surtout le marché professionnel et l’industrie.
De la formulation sur mesure au plus standard des filaments, KIMYA offre une palette complète des thermoplastiques FDM courant du marché avec même des variantes élaborées à partir de matière recyclée.
Mais ce n’est pas tout, l’entreprise avec son service, “Kimya Factory” accompagne les professionnels dans la conception, la modélisation et la production en pré-série de leurs pièces.
Vous êtes un maker, pas une entreprise, ne vous inquiétez pas, il y en aura aussi pour vous. Les filaments KIMYA sont accessibles à tout le monde !
Le produit
Un super visuel pour cette boîte s’ouvrant par le côté, le carton est assez fin, mais l’ensemble est dans les standards.
Sur la boîte et la bobine, vous trouverez une étiquette reprenant les principaux paramètres pour l’impression, température d’extrusion 250-290°C, température de plateau 60-110°C et vitesse d’impression 20-70 mm/s.
La bobine est bien emballée dans un sachet soudé, avec son sachet de gel de silice.
Le filament est correctement enroulé.
Les propriétés
On est donc sur un filament HIPS Naturel recyclé, fabriqué à partir de 100% de matière recyclée.
Mais le HIPS, c’est quoi ?
Le HIPS-R appartient à la famille des polymères styréniques. C’est donc un PolyStyrène (PS) de Haut Impact (HI). Il dispose d’une bonne résistance aux chocs et à la chaleur. Un peu comme un ABS finalement. Petit plus, le HIPS-R détient une propriété qui le rend différent de tous les autres filaments : sa solubilité dans le D-limonène. En effet, il peut être utilisé comme matériau support pour l’ABS notamment.
Il est disponible uniquement dans ce coloris (gris clair), en conditionnement de 500g, et en deux diamètres, 2.85 mm ou 1.75 mm.
Sur le site du fabricant, il est donné une tolérance au diamètre de ±0.1 mm, cela me paraît très important pour un filament d’1.75 mm donc je vais vérifier cela en réalisant dix mesures au pied à coulisse aléatoirement au fur et à mesure des tests.
Finalement, soyez rassurés, le diamètre mini mesuré est de 1.7 mm et le maxi 1.77 mm donc on a une tolérance à +0.02 et -0.05, ce n’est pas fou, mais déjà mieux qu’annoncé.
Les tests
Les tests ont été réalisés sur une QIDI TECH i-mate S équipée d’un plateau magnétique PEI. Les Gcodes sont préparés avec PrusaSlicer avec un profil de base pour ABS.
La température d’extrusion conseillée est de 250°C à 290°C,
Ma machine ne montant pas à plus de 260°C je vais me contenter de cette température.
Pour le plateau, j’ai réalisé les tests à 90°C.
N’ayant pas de D-limonène ni d’imprimante à double extrusion pour employer ce matériau en tant que support, je me suis contenté de réaliser quelques pièces. Et finalement ça a été plus compliqué que ce que je croyais…
-Premièrement: un petit 3DBenchy pour voir si tout est ok
Je remarque immédiatement que l’impression présente des trous ainsi qu’une petite trace de brûlé en haut de la porte. Pour le reste, c’est correct, mais sans plus.
-Deuxième et troisième pièce: Atomstack A7/S10 Air-Assist + Z-Axis Screw un système d’air assist que j’ai voulu tester pour ma ATOMSTACK S10 PRO, mais finalement pas convainquant.
Un vrai gruyère 🤔
Suite à cela, j’ai voulu tester une autre pièce, avec le slicer CURA, histoire de voir si c’était un problème de logiciel.
C’est un morceau de fuselage d’un avion Rc imprimable en 3D, le Eclipson MODEL A
Même topo…
J’ai fait pas mal d’essais en tout genre, des tests sur une autre machine, des tests suivant les épaisseurs de couches, etc…
Puis finalement, en me trompant de G-code, j’arrive à faire une pièce sans trou !
Et oui, j’ai mis un G-code prévu pour ma QIDI TECH i-mate S en direct drive donc avec peu de rétractation dans ma Creality CR-3040 Pro qui elle est en bowden.
Donc ça y est j’ai la solution, ce filament ne supporte pas trop de rétractation.
Le benchy n’est toujours pas parfait, il y a quelques variations sur les parois et toujours la petite trace de brûlé, mais mon débit est réglé correctement et je connais ma machine, je n’aurais pas mieux avec ce filament.
Donc je me mets à faire une tour de rétractation pour voir quel est le meilleur paramètre sur la QIDI TECH. Longueurs testées 0, 0.2, 0.4, 0.6, 0.8 et 1 mm
Je me règle sur 0.4 mm pour ne pas avoir de stringing, et c’est parti pour les autres tests, en croisant les doigts que ce soit bien cela.
–Low profile, print in place, 60mm hinge: Une petite charnière pour un futur projet.
Imprimée en couches de 0.12 mm en place, elle fonctionne parfaitement, c’est réussi !
Et pour finir, un support de bobine suspendu que j’avais déjà imprimé, mais comme il va très bien, j’en fais d’autres. 😁
Il est réalisé en couches de 0.24 mm, et le rendu n’est pas si mal, je trouve.
En conclusion
Ca n’a pas été simple de mettre en œuvre ce matériau assez exigeant, il a fallu pas mal d’essais et de grattage de tête pour arriver à avoir un rendu et un aspect à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre.
Non, le résultat n’est pas incroyablement esthétique, mais une fois la bonne distance de rétractation trouvée, ça s’imprime très facilement. La régularité au diamètre est correcte, le filament colle bien au plateau et ne cause pas de warping.
J’aurais eu du D-limonène et une imprimante fermée à double extrusion, je me serais fait un plaisir d’imprimer des pièces complexes avec plein de support pour le voir se dissoudre. Mais non…
Vous trouverez ce HIPS-R KIMYA entre 24 et 32 euros les 500g chez différents revendeurs, c’est légèrement plus cher que la concurrence, française et européenne. Peut-être est-ce justifié, peut-être pas, mais au moins avec celui-ci, vous ne gaspillez pas les ressources en offrant une deuxième vie à cette matière, autrefois déchets.
Merci à Nozzler.fr et KIMYA pour leur confiance, on se retrouve très bientôt pour d’autres tests.
Test réalisé par Jérôme Chassaing de PRO-STL pour Nozzler.fr