Test du Creality FERRET
Test du nouveau scanner 3d de chez Creality, le FERRET.
Il court, il court le FERRET ?
Bonjour les Nozzleriens,
On se retrouve pour passer en revue le dernier né de la gamme de scanner de Creality, le “CR-Scan Ferret 3D”.
En plus d’être, depuis plusieurs années, un des acteurs majeurs de l’impression 3D, la marque a, depuis quelques temps, développé son écosystème avec d’un côté des graveurs lasers, et de l’autre -ce qui nous intéresse aujourd’hui- une gamme de scanners 3D manuels.
Dernier né de la gamme, à la suite du CR-Scan 01 et du LIZARD, voici donc un petit “furet” (traduction de Ferret) qui sera suivi, courant octobre, par sa version PRO.
Depuis quelques années, les scanners manuels sur base de lumière active se démocratisent. Le marché et l’évolution technologique aidant, les prix baissent, ainsi le Ferret se positionne parmi les moins chers du marché, tout en proposant sur le papier de belles promesses.
Nous allons faire le tour du propriétaire et vérifier si les promesses sont tenues!
Lumière active/structurée ou …? Kézako
Le principe de la lumière structurée est d’éclairer les objets avec une mire “invisible” de préférence, et de déterminer les déformations “portées”: le scanner étant à la fois une source et un capteur.
Ici, la seule indication donnée par Creality est l’utilisation d’une source de lumière NIR, soit du proche infra rouge, donc de l’ordre du micromètre… Mais on obtient plus de précision, lors de l’installation du logiciel…
Le modèle est compatible Windows, Android et depuis peu MAC OS (mais point de LINUX en vue…j’ai du me réinstaller un PC sous windows 10 pour le test!), et le package Windows contient l’intégralité des versions, dont l’APK Android.
Et en dézippant l’APK, on découvre qu’elle est basé sur le SDK ORBBEC
A noter qu’ORBBEC est un fabricant de camera 3D dite de stéréovision (dont les modèles GEMINI) et que ses bureaux chinois se trouvent à quelques pas de ceux de Creality…
De là à dire que le FERRET serait un modèle GEMINI rebadgé… il n’y a qu’un pas…
On dira juste que niveau design, c’est très proche, que niveau specs, c’est très proche également (Basé sur un Asic dédié, Infra rouge… utilisation du SDK…)… On ne serait donc pas vraiment sur sur un scanner à lumière structurée, mais sur un système de stéréovision avec analyse des distances (et donc de la profondeur) à l’aide d’un capteur infra rouge?
Mais revenons aux spécifications propres à notre furet:
Sur le papier, la marque nous propose donc un scanner portable, avec son faible encombrement et son faible poids. Je confirme, il l’est.
Utilisable en mode nomade, ce qui est aussi le cas, vu son poids, son encombrement et sa faible consommation. En effet, utilisant 5v, il peut fonctionner sur certains téléphones, sur une batterie portable, ou sur son support qui sert aussi d’alimentation et offre encore plus d’autonomie. Le Ferret ne consomme que 3w… et jusqu’à 10w en pics…
Il propose 2 modes d’utilisation: “Haute définition”, plutôt réservé aux objets de petites tailles, et “Large” pour les gros objets: la sélection du mode est simple , via le menu des logiciels.
Utilisation et tests avec le Creality Ferret
A prix contenu, package contenu: le scanner, le bras “batterie” permettant de le fixer et de mettre le téléphone portable, un cable ordinateur, un cable mobile (USB C) et la sacoche de transport: l’essentiel est là pour répondre à la mobilité! (sans oublier un manuel papier)
A l’usage, ce modèle est très simple.
On installe le logiciel, soit sur le téléphone (android et pas IOS, son grand frère qui sort dans quelques semaines -Ferret PRO- fonctionnera sous IOS), soit sur l’ordinateur (Windows ou MAC OS).
Premier point négatif, mon ordi est sous Linux…et le logiciel s’installe correctement, mais ne se lance pas sous WINE ou équivalent… Je suis donc obligé de migrer sous windows 10, ma config n’étant pas éligible à windows 11.
En parlant configuration, dans un premier temps, Creality ne communiquait pas sur des configurations minimales…Et d’ailleurs, l’information n’est pas disponible sur le site…
Mais au niveau du logiciel, on trouve l’information dans le readme, au niveau des suivis de versions
On y trouve aussi l’information pour Android
Pour avoir testé sur un Core I5 4690K et un Core I5 8xxx (celui de mon fils), en fait, même sur un GEN5 avec 32GB de RAM ça fonctionne plus que correctement, il y a très peu de différences avec un GEN 8.
A l’usage, tant sur un ordinateur que sur un téléphone (dans mon cas, un XIAOMI NOTE 11), aucun problème d’utilisation. Chose pratique, lorsque l’on connecte le scanner au téléphone, il est détecté automatiquement et l’application se lance seule!
Le faible poids (autour de 100grs) le rend très maniable, et sa vitesse (la marque précise qu’elle utilise un ASIC, acronyme anglais d’Application Specific Integrated Circuit, pas une marque de chaussure de course à pied, mais un circuit intégré dédié à un usage.
Donc la caméra dispose d’un processeur spécifique à une application: la capture d’image 3D, ce qui permet une acquisition à 30 FPS (image par seconde), un calcul rapide du nuage de points 3D (la marque annonce jusqu’à 10 fois plus rapide que des modèles concurrents) ainsi qu’une numérisation plus fluide.
L’étape qui prend plus de temps, le scan en lui-même.
Point essentiel, prendre son temps pour obtenir le plus de “vert” pour un scan de qualité.
Trop loin? le logiciel vous invitera à vous rapprocher…Jusque ce que ce soit “parfait”
A la fin de l’étape de scan, le logiciel va travailler : étapes d’optimisation, de meshing et de color mapping, pour arriver au résultat final!.
Que vous utilisiez le mode portable ou l’ordinateur, le processus sera identique: dans un cas, comme dans l’autre, la prise en main est très rapide, l’interface est très “user friendly”.
La seule différence, c’est la praticité. Autant le mode portable est super agréable, il faut d’autant plus prendre son temps pour obtenir de bons résultats, c’est la clé!
Et le mode “ordinateur”, en dépit de la moindre mobilité -la marque fourni malgré tout un câble dédié d’une bonne longueur, offre plus de confort, ne serait-ce que pour la visualisation sur l’écran et une interface plus lisible, sans compter que la puissance de calcul d’un ordinateur sera – pour l’instant – plus élevé que celle d’un téléphone!
Le gros souci que j’ai eu à l’utilisation de ce scanner est surtout dû au contenu du package.
En effet, il est facilement transportable dans sa petite boîte qui contient l’essentiel, mais pour un gain qualitatif et de praticité, l’ajout d’un plateau tournant et de stickers de mire serait un gros plus…d’autant que c’est recommandé dans l’interface.
Donc oui, le Ferret est l’un des moins chers de sa catégorie, il est efficace, mobile et transportable, mais il est dommage de faire des économies de bouts de chandelle.
Par contre, le mode “mobile” prend tout son sens à l’extérieur ou pour les grosses pièces… Par exemple, tourner autour d’un véhicule reste plus aisée avec un téléphone qu’avec un ordinateur… vous voyez ce que je veux dire…non?
Bon, par contre, point de miracle, le scanner est bon et pratique… mais il a ses limites…Même si de génération en génération les modèles s’améliorent!
Sur certaines surfaces, point de salut…
Par exemple, j’ai tenté la voiture de mon voisin… une réplique d’un célèbre Taxi.. et bien la peinture blanche nacrée métallisée… impossible d’avoir un résultat… le scanner de “voit” rien même en essayant les réglages manuels…et je ne sais pas pourquoi, mon voisin n’est pas pour talquer sa voiture…
Ma propre voitures est noir métallisé,, ça passe juste juste.
Donc, dans certains cas, l’utilisation de stickers de marquage ou de matifiant (spray dédié ou talc) restera nécessaire…par exemple les surfaces transparentes.
Le réglage automatique est efficace dans la majorité des cas.. et lors de problème, le passage en manuel n’a pas été plus efficace: donc l’automatisme semble bel et bien “optimal” pour ce que j’en ai vu!
En conclusion sur le Creality Ferret
Je ne suis pas le plus grand spécialiste des scanners 3D, mais venant du monde du traitement de l’image, je ne peux que recommander ce modèle si vous en avez le besoin.
Il est efficace dans la plupart des cas, pour un prix contenu…Il y a quelques années, des modèles 10 ou 20 fois plus chers ne donnaient pas de meilleurs résultats.
A l’usage, par contre, comme avec tous les scanners 3D, il ne faut pas s’attendre à obtenir d’office un rendu “clé en main”, le nuage de points obtenu est propre, mais il faudra un minimum de traitement derrière, ne serait-ce que pour supprimer les données inutiles, reconstruire certaines parties masquées/cachées ou gérer les surfaces transparentes ou mal scannée, comme les pilosités, cheveux et barbe en tête.. Un scanner 3D fournira une bonne base de travail, mais ne mâche pas tout!
Exemple d’usage pratico pratique, les pièces auto. Majoritairement on peut les refaire en 3D, mais les surfaces particulières, genre une coque de rétroviseur ou un pare chocs peuvent largement gagner à être scannés d’abord en 3D pour être retravaillés ensuite… Utilise pour les modèles anciens avec des pièces de moins en moins disponibles alors qu’avant il fallait absolument passer par un réseau pro pour modéliser et obtenir une pièce ou être un pro de la modélisation pour obtenir des volumes “spécifiques”
Merci à Nozzler et à Geekbuying pour la confiance et la mise à disposition de ce scanner.
Si vous avez des questions n’hésitez pas et rendez vous très bientôt pour d’autres tests
