Test de l’imprimante 3D ORTUR OBSIDIAN

Une imprimante volcanique ?

Bonjour à toutes et tous.
Il y a maintenant quelques semaines, Ortur et Nozzler m’ont proposé de tester l’Obsidian, une imprimante sortie il y a déjà un petit moment (T4 2020),  j’ai donc pris mon temps pour cette review, afin de voir si elle valait toujours le détour.

Ortur Obsidian

Le ramage

Ne connaissant pas le modèle, dans l’attente de sa réception, j’ai donc parcouru les fiches techniques et divers forum (le truc pour les vieux) et groupes Facebook (le truc pour les un-peu-moins vieux) et la page de la marque. À noter que l’on ne trouve aucune info sur le site www.ortur3Dprinter.com , il faut aller sur https://ortur.tech/obsidian/

Il en ressort que malgré quelques problèmes, chose commune à toutes les marques et modèles, le modèle semble plutôt bien né et en offre/promet beaucoup.

Pour la partie problème, majoritairement des problèmes de firmware, avec des coupures de chauffes, des problèmes de ventilation ou autres saut de pas… donc rien de bien étonnant dans le monde de l’impression, et un test plusieurs mois après la sortie permet de voir si les ils ont été pris en compte par la marque.

Les fonctionnalités

  • Un volume d’impression de 250*250*300 : Pas mal, mais juste à noter que les plateaux en 250 ne sont pas légion…
  • Un corps de chauffe en 60w, un bed en 280w montant à 120°c le tout en direct drive avec un extruder type BMG : ça doit chauffer vite et ça semble parfait pour les filaments souples type TPU
  • Une carte propriétaire 32 bits avec des drivers silencieux type TMC 2xxx avec des microsteps à 256 : un très bon point… entaché par le fait qu’il s’agit de contrôleurs soudés et non ventilés…
  • Un double axe Z synchronisé, un éclairage LED, une mise à niveau automatique, réglage des courroies X et Y, connexion par nappes… des petites choses forts appréciables que l’on n’a pas souvent en standard et dans une gamme de prix “correcte”!
  • Une unité de contrôle de puissance : l’imprimante s’éteint toute seule si on ne l’utilise pas ou en fin d’impression… ça c’est franchement top!

Déballage et montage

Parfaitement emballée, dans un carton compact, la première chose qui étonne pour une imprimante de ce volume… c’est son poids !!
L’imprimante est lourde, clairement ce n’est pas une ANET A8 !
Tout est bien évidemment fourni : outillage, notice de montage (en français), filaments de tests (PLA et TPU, on voit que l’on est en direct drive !).
Pour le montage, il y a un peu plus à faire que d’assembler le portique, mais ça reste rapide: la marque annonce 20 minutes, et c’est le cas, on tient facilement les délais.
Il convient juste de faire attention à ne pas inverser les axes (rapport à la connectique avec les nappes) et à bien mettre de niveau la gauche et la droite pour ne pas avoir de problème de synchronisation et donc d’impression, ces 2 points n’étant pas précisés dans la notice…(on peut utiliser les petites cales fournies pour cette opération, une de chaque côté, et hop)
Note : en plus de la notice, des vidéos sont disponibles sur la carte SD, et on peut utiliser les petites cales fournies pour régler les 2 axes Z.

Une imprimante, plein de fonctions… mais une conception pas optimale !

L’Ortur Obsidian est -je ne vais pas le cacher plus longtemps- une très bonne imprimante, pleine de bonnes idées et d’option de base… mais au niveau de la réalisation, il y a des choses à faire, ça pêche un chouille !

Les points soumis à critique :

  • L’accès carte micro SD est ramené vers l’avant, mais reste sur le côté… il aurait pu être mis autour de l’écran…
  • En parlant de l’écran… le menu et la navigation sont top (il faut penser à enlever la protection… qui est prise dans le châssis !) mais niveau position…. Avec le plateau qui vient par-dessus, ce n’est pas optimal… Sur ce coup je préfère les écrans déportés, ce qui aurait permis également d’augmenter la diagonale ! Sur le papier, l’écran et la carte ont des OS indépendants… mais une fois l’impression lancée, on ne peut pas revenir sur les réglages de base: par exemple pour désactiver le capteur de filament ou pour allumer/éteindre l’éclairage LED… franchement dommage!
  • L’éclairage LED d’ailleurs… une bonne idée, que beaucoup souhaite rajouter! Mais dans la mise en œuvre, la position n’est pas optimale… de base, le câble du moteur passe sous la led… ce qui gêne l’éclairage… et une fois le câblage dévié, on s’aperçoit, que la LED est positionné au-dessus du châssis de la tête d’impression…et donc ne sert au final pas à grand-chose…vu qu’elle éclaire derrière!
Eclairage LED 1
Un éclairage LED bien caché…. et qui éclaire derrière!
  • L’imprimante dispose d’un capteur de filament, celui-ci est composé d’un end-stop classique, solution originale, mais le support est imprimé avec les pieds…et la conception avec 2 pneufit n’est pas optimale pour insérer le filament.
Detecteur de filament
Pièce imprimée… mais pas top!
  • Pour l’axe Z, ORTUR a utilisé un end-stop optique, plus efficace qu’un mécanique…. Mais pourquoi pas sur l’axe X et sur l’axe Y qui sont restés sur une solution mécanique ?
  • Le plateau est recouvert d’un film PEI, avantage, en plus de l’adhésion, avec la finesse du film et le plateau de 280W la chauffe est très rapide ! Mais ce n’est pas idéal pour l’impression du PETG…et pour le décollage, c’est bien, à froid ça se décolle tout seul…j’aurai préféré un bed magnétique avec une feuille d’acier avec PEI
  • La carte 32 bits avec drivers silencieux… soudés  et non ventilés!

Au niveau des points  positifs :

  • La carte de puissance : avec un interrupteur  en façade et un bouton de réinitialisation à côté de l’écran. L’écran se met en veille (avec un économiseur d’écran) dans les 10 minutes d’impression et se rallume à la moindre sollicitation… et l’imprimante s’éteint toute seule à la fin de l’impression, après le refroidissement
  • Le carénage de la tête d’impression est bien conçu et se démonte facilement (4 vis), avec une connectique courte sur une carte de connexion
  • Utilisation de nappes, qui sont fixées pour éviter de se décrocher et limiter les mouvements pouvant les détériorer.
nappe 1
nappe 2
  • Réglage de la tension des courroies de base
courroie
molette moteur
  • Molette moteur pour charger ou décharger simplement le filament dans l’extruder type BMG 
  • Le double axe Z synchronisé
  • L’affichage graphique de l’écran, avec les graphes de chauffe et de buse, et les températures et une interface agréable, tant pour la navigation que pour le réglage
  • Le nivellement automatique inductif, qui fonctionne parfaitement sur les plaques acier… attention à ceux qui veulent mettre un miroir de prévoir l’écartement de la surface en verre!
Interface 3
l’interface et la molette de tension de courroie pour le bed
  • Un support plateau rigide et une fixation des courroies par visage

À L’usage en  test

On allume donc… et là… c’est le drame… rien… Vérification de la connectique, des interrupteurs… rien… le bug… Retour constructeur? Non, ça me donne l’occasion d’ouvrir la bête pour voir ses entrailles…

Inside
Une belle carte made in Ortur, avec des drivers TMC 2xxx soudés et non ventilés…

Et donc petite panne simple à détecter, une fiche s’est déconnecté dans le transport… rien de bien grave! Au moins, ce n’est pas collé à la truelle comme peuvent le faire d’autres marques… et ça permet de voir le pontage avec la carte de puissance: à l’usage, c’est vraiment appréciable d’avoir une imprimante qui chauffe vite, qui imprime bien, et qui s’éteint toute seule.

First layer
première couche sympa!

Niveau chauffe, en 2 minutes chrono, on est prêt à imprimer dans la majorité des cas, forcément un peu plus si on doit monter le plateau à 100°c, mais ça ne prend pas 10 minutes…

Le niveau se fait simplement par le menu, soit en manuel, soit en automatique avec le capteur, il faut penser à enregistrer le mesh!

Étonnamment, la marque ne fournit aucun profile pour les slicers…je pars donc d’un profil standard que j’adapte aux dimensions de l’Obsidian, je slice et je lance l’impression… et franchement pas déçu… : 

Lezard articule
mesure vis 1
mesure vis 2
Refroidissement du PEI, on voit la pièce qui commence à se décoller!
mesure vis 3

Comme l’ont vu ceux qui ont lu les tests des filaments extrudr et CAPIFIL, l’imprimante imprime parfaitement… quand on n’a pas de problème d’extruder mal monté…qui n’entraine plus le filament, donc à inclure dans les vérifications de base.

Quand l’assemblage de pièce “tiers” laisse à désirer…
BMG HS3

En conclusion

Après plusieurs semaines d’impression avec différents filaments, malgré quelques détails que j’ai listés plus haut, je ne peux que recommander cette imprimante, qui est une excellente alternative à d’autres modèles qui en offrent moins pour le même prix… Et ce même si il convient de vérifier les réglages et le montage de certains éléments… sinon, on peut être vite déçu…(cf. le problème d’extruder…)
Même si encore perfectible, les bugs d’OS listés par d’autres testeurs semblent corrigés sur les versions plus récentes, ne les ayant pas constatés.
Ortur, avec l’Obsidian, montre encore une fois son savoir-faire, qui ne se cantonne pas qu’aux lasers.
Hormis les points relevés au cours du test, je noterai juste que j’ai remplacé les ressorts par des tampons silicone, solution que je préfère à l’usage, plus stable que les ressorts.

Je reviendrai malgré tout dans quelques temps sur ce test… pour un dernier point…les drivers soudés… et non ventilés… Avec la hausse des températures à l’approche de l’été, je ne manquerai pas d’indiquer si ce point pose problème : saut de dent, erreur d’impression ou de l’imprimante…

Merci à ORTUR et à NOZZLER d’avoir permis ce test, en espérant que certaines remarques seront prises en compte dans une future version ou un nouveau modèle… et qui sait… avec l’inclusion de rails MGN, ce qui serait francement top !? 

Galerie

Socle silver surfer 1
Socle silver surfer 2
Silver surfer 3
Boitier raspi
Support LED
Fitzgérald Duchemin
Nozzler
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