Test de la Geeetech Thunder
Hello les makers, makeuses.
Pour commencer cette nouvelle année, je vais vous présenter une des dernières imprimantes de chez Geeetech, la Thunder.
Je ne parlerai pas de la marque, c’est inutile car très connue et bien implantée dans le secteur de la 3D.
Concentrons nous sur cette imprimante qui sort un peu du commun car présentée pour pouvoir imprimer jusqu’à 300mm/s !
Unboxing et Montage de la Geeetech Thunder :
Comme à son habitude chez Geeetech, le packaging et vraiment bon ! Carton solide, tout est bien calé dans de la mousse rigide.
Au 1er niveau, on trouve le câble d’alimentation, une bobine de 250g de PLA, l’écran tactile et une boite avec tout ce qu’il faut pour monter l’imprimante. L’extruder est lui aussi bien calé dans la mousse.
Au deuxième niveau c’est le portique et au troisième la base. Il faut être un peu précautionneux pour enlever la mousse. Comme la majorité des imprimantes, des câbles relient la base au portique.
Un fois tout sortie, il n’y a plus qu’a monter la bête. Déjà ce qui me frappe, c’est le poids ! Elle est lourde et c’est bien, car pour imprimer à haute vitesse il faut de la stabilité.
Le plateau chauffant est lui aussi bien calé avec de la mousse ! Rien ne peut bouger pendant le transport !
Avant de passer au montage, j’ai fait une petite inspection de la tête d’impression, pour voir ce qui est installé. On est en présence d’un système similaire au E3D volcano mais avec des buses propriétaires. Le refroidissement a l’air d’être bien efficace aussi avec un blower de chaque côté.
Je passe au montage, rien d’extraordinaire, un montage simple comme la notice de montage d’ailleurs. Tous les outils sont bien sûr fournis (je noterai cependant qu’il n’y a pas de pince coupante … )
- 4 vis en dessous de la base qui viennent fixer le portique
- Des renforts latéraux pour assurer une bonne rigidité de l’ensemble
- L’écran et le support bobine
- Les câbles des capteurs, le tube PTFE et le 3D touch
On notera L’ENORME système de refroidissement arrière composé de deux gros ventilateurs (Ils n’ont pas fait les choses à moitié ), ainsi que l’extrudeur qui est de type dual drive (je pense que c’est devenu un standard sur les machines Geeetech de nouvelle génération (cf Mizar-S et Mizar-M) et des tendeurs de courroies X et Y.
Le 3D touch demande un peu de minutie et de bien regarder la notice pour le positionnement.
Le système de courroie de l’axe Y est renforcé avec des dampers et une deuxième courroie, pour éviter les à-coups.
Voilà les caractéristiques techniques complètes :
- Volume d’impression : 250*250*260
- Extrudeur bowden de type dual drive
- Température maximum du hotend : 250°
- Température maximum du plateau chauffant : 110°
- Double axe Z indépendant avec capteur de fin de course optique
- Capteur de fin de course X et Y optique
- Connectivité : USB type B pour relier à un PC, Carte SD et USB type A pour mettre une clé (pratique !)
- Carte mère propriétaire Geeetech avec double processeur
- ARM Cortex M4 Core à 168MHz pour la gestion de l’imprimante
- ARM Cortex M3 Core à 72MHz pour la gestion des moteur X et Y
- Technologie ‘Closed loop’ propriétaire pour les moteurs X et Y
- Drivers de type TCM silencieux pour les moteur Z et extrudeur
- Capteur de fin de filament
- Reprise de l’impression en cas de coupure de courant
- Ecran tactile 3.5’’
- Dimension de la machine : 472mm(L) * 488mm(l) * 653mm(H)
- Poids de la machine 10.7Kg
- Auto leveling automatique avec le 3d Touch
- Surface d’impression magnétique recouverte de mylar
Un mot sur le ‘Closed loop’
Certain d’entre vous en aurons déjà entendu parler, d’autre non et certain savent exactement ce que c’est. Je vais en parler rapidement ici car cette machine est équipée de cette technologie.
Sans rentrer dans les détails, le ‘Closed loop’ ou boucle fermée, est une technologie qui ajoute au moteur un capteur de positionnement permanent. Ce capteur envoie la position du moteur au contrôleur, contrôleur qui fait un comparatif avec la position théorique et la position réelle. En cas de décalage celui-ci envoie au moteur une consigne pour se recaler.
Cette technologie évite un problème connu chez les maker, le layer shifting !
A haute vitesse c’est plus que nécessaire !
Démarrage et impression :
Après un bref check de l’imprimante et des différentes procédures de calibration qui sont expliquées dans le manuel ( autoleveling notamment), il est temps de voir ce qu’elle a dans le ventre. Je ne m’attends pas du tout à avoir une machine silencieuse quand on voit le système de refroidissement et comme vous pourrez le constater c’est vraiment le cas ! Un vrai avion de chasse !
Je commence par lancer les fichiers présents sur la carte SD (c’est le plus simple)
ça se passe de commentaire, pour moi cette machine est vraiment prometteuse !
Le 3ème print je vous le mets dans le mille, c’est le traditionnelle benchy ! Après tout, tout le monde connaît bien le benchy et ça donne une bonne idée des capacités d’une machine. Je précise que c’est un fichier fourni sur la carte SD aussi.
Bon c’est pas mal, ce n’est pas extraordinaire comme qualité, mais si on prend en compte que la vitesse moyenne est de 200mm/s et que le print est sorti en 27minutes c’est vraiment pas mal !
Maintenant, place aux choses sérieuses ! Je mets l’imprimante en mode ‘Crazy’ ! D’après le manuel ce mode favorise la vitesse au détriment de la qualité ! Qu’à cela ne tienne, je veux voir ce que ça donne.
Pour cela j’ai mis l’imprimante au sol, afin d’avoir la meilleure stabilité possible.
Et je relance donc le benchy de la carte SD !
Bon là, par contre, 17 minutes pour un benchy, certes, mais faut vraiment pas chercher la qualité !
J’en profite pour faire un petit aparté : Geeetech a mis sur le marché en parallèle de cette imprimante, un nouveau type de PLA appelé HS PLA pour High speed PLA. Il n’y a pas de hazard, le filament a été développé pour la haute vitesse et ça tombe très bien.
Geeetech m’en a donc fourni pour que je le teste avec la machine.
Voici donc ce que ça donne, avec le même fichier en mode Crazy :
Il y a un peu de mieux mais ce n’est pas une grande surprise non plus question qualité. Je note toutefois que la qualité de surface est meilleure et que les over Hang sont moins effondrés !
Ce filament fera de toute manière l’objet d’une revue complète !
A l’issue de ces tests de base, j’ai conçu un profile pour cette machine sur PrusaSlicer (les fichiers fournis sont tranchés avec Cura, logiciel que jene n’affectionne pas vraiment, histoire de goût). J’ai lancé plusieurs tests qui ont été pour certains de bonnes surprises et pour d’autres révélateurs de certains problèmes.
Sur celui-ci, rien à dire ! Bonne surprise ! (vitesse 150mm/s)
Celui-ci en revanche est révélateur, c’est essentiellement lié à l’accélération et à la pression du filament dans la buse. (Vitesse 150mm/s)
Pour cela, il y a sous marlin une fonctionnalité qui s’appelle le ‘linear advance’ mais la carte mère ne tourne pas sous marlin. Le firmware une variante propriétaire ‘Smartto’
Cependant, bonne nouvelle, en fouillant un peu, je me suis rendu compte que Geeetech avait intégré cette fonctionnalité dans leur firmware. J’ai pu donc effectuer la calibration et relancer d’autre tests.
Procédure utilisée pour calibrer le linear advance : https://projects.ttlexceeded.com/3dprinting_techniques_calibrating_LA.html
J’ai notamment testé la capacité ‘Brinding’ et ‘Overhang’. Bon avec la capacité de refroidissement de cette machine c’est pas vraiment une surprise (vitesse 150mm/s)
Et enfin deux pièces d’échec que j’aime bien faire car elles testent bien aussi les capacités d’une machine. (200mm/s)
Je suis satisfait du résultat, et je vais donc maintenant tester la machine sur la durée !
Pour cela je vais imprimer un Salaméche avec du Filament Amolen Bi couleur Silk gold et Shinny red.
Print qui va durer un peu plus de 9h à 200mm/s.
Bien sûr cela ne s’est pas passé comme prévu, j’ai eu 2 échecs. J’ai dû arrêter l’impression car il y avait des manques de matière par endroit.
La première fois, j’ai pensé que la température de la buse n’était pas assez haute (à 200mm/s avec du filament PLA normal c’est possible). J’ai donc augmenté à 215° je relance et ça recommence.
Pour la deuxième tentative j’ai pensé que le filament ne supportait pas bien la haute vitesse et donc de devoir être extrudé à grande vitesse. J’ai réduit à 120mm/s. Au bout d’une heure d’impression ça recommence ….
J’ai tout vérifié, s’il n’y avait pas de bouchon, si l’extrudeur avait assez de pression et au final si le problème venait du Tube PTFE entre l’extrudeur et la Tête. J’ai monté du PTFE que je connais bien de chez TriangleLab (Rouge !). Après ce changement, plus de soucis. Les problèmes d’extrusion sur les machines de type bowden sont souvent dûs à un PTFE de mauvaise qualité. Dans la mesure du possible je recommande de remplacer celui fourni de base par du PTFE de bonne qualité comme du Capricorn dont la réputation n’est plus à faire.
Bref après 9h27 d’impression (à 200mm/s), le salamèche est fini.
Je vous laisse juger
Personnellement je suis assez bluffé ! j’ai des machines qui même à 80mm/s ne sortent pas de pièces de cette qualité
Un petit coup de peinture et hop! Prêt à offrir !
Checkup de la Geeetech Thunder :
Passons à ce qui fait moins plaisir.
Après ces quelques heures d’impression j’ai remarqué quelques points qui ne vont pas sur cette machine. Rien de grave en soit mais qui nécessite un peu de maintenance.
Déjà la courroie de renvoie en Y n’est pas bien aligné
Cela génère des bruits de frottement pendant les impressions mais surtout engendre une usure prématurée de la courroie.
C’est en voulant régler l’alignement de cette courroie que le 2ème point est apparu
Le damper du moteur Y n’est pas bien serré. Donc les vibrations que celui-ci est censé éviter, ne le sont pas du tout.
Le 3ème point, et bien en regardant de plus prés comment est monté l’extruder, j’ai remarqué que le filament ne rentre pas du bon côté !
De plus, je remarque qu’à coté du capteur de fin de filament se trouvent deux autres trous. Et bien ceux-ci permettent de déplacer le capteur pour qu’il soit aligné avec l’extrudeur lorsqu’on le retourne (Avaient-ils déjà prévu le truc … )
Enfin le 3D touch a fait des siennes. Après avoir réglé les points précédents, j’ai voulu refaire l’auto level et là, surprise !!
Non seulement le 3D touch se met en default mais en plus cela bloque complétement l’imprimante.
J’ai dû faire un Factory Reset pour pouvoir refaire un auto level, sauf que cela fonctionne après le factory reset, mais si je relance un deuxième auto level tout de suite après et bien PAF ! ça recommence.
J’en ai discuté directement avec Geeetech. Le service technique m’a dit travailler sur le sujet et m’a renvoyé un 3D touch neuf. Après réception et changement de celui-ci tout est revenu dans l’ordre.
Comparatif
Après cette séance de checkup/maintenance et pour finir cette revue, j’ai lancé un comparatif avec une autre machine, la Mizar-S de chez Geeetech dont j’ai fait la revue précédemment.
Geeetech, sur leur site, annonce des gains de temps certes, mais qu’en est-il de la qualité !
Concernant le Benchy c’est déjà fait, Pour mon comparatif je vais utiliser le modèle City_moon.
Pour les profile d’impression, ils sont faits sur prusaslicer, ils seront exactement les mêmes, à la différence des vitesses d’impression bien sûr. 200mm/s pour la Thunder et 80mm/s pour la Mizar-s
Le filament utilisé est du Geeetech PLA Rainbow
Pour la Geeetech Thunder :
On est loin des 201minute annoncé. Bien sur le temps d’impression dépend de beaucoup de facteurs, comme le nombre de périmètre, le taux de remplissage, le type de remplissage, le logiciel de tranchage en lui-même. Cependant il faudra que je demande à Geeetech de me fournir un gcode qui imprime ce modèle en 201 minute pour voir la qualité de l’impression !
Pour la Geeetech Mizar-S :
Déjà le gain de temps est bien là, 4H35 de gagné
En terme de qualité, c’est assez proche. Je noterai que sur la Thunder, le Ghosting est plus présent mais c’est une conséquence directe de l’impression à haute vitesse et que les petits détails sont moins bien imprimés. Donc si on n’est pas trop tatillon sur les petits détails, La Thunder a vraiment une bonne qualité d’impression compte tenu du gain de temps.
GEEETECH Thunder
Conclusion sur la Geeetech Thunder :
Après la sortie de la Mizar-S l’année dernière qui marquait le retour de Geeetech sur le marché, ce retour est confirmé avec la Thunder. Construire une imprimante cartésienne avec une vitesse d’impression supérieur à 200mm/s sans utiliser Klipper était un pari osé ! Pari qui selon moi est réussi.
Cette machine fait vraiment la différence en terme de vitesse. Surtout qu’il n’y a pas nécessité d’utiliser du Filament ‘High speed’, bien que Geeetech en commercialise (Marketing ou Pas ? ).
Dans un segment qui commence à se développer et où la concurrence va vite être là, Geeetech a su trouver sa place en sortant cette machine.
Tout comme la Mizar-S, c’est une machine de bonne facture et à part deux ou trois problèmes de Check Qualité (QC), elle est bien finie.
J’ai tout de même un bémol, l’auto level avec le 3D Touch. Je n’aime pas vraiment ce genre de système (à juste titre vu ce qu’il m’est arrivé). L’intégration du système qu’ils ont développé pour la Mizar-S aurait été un gros plus !
Merci à Geeetech et à Nozzler.io pour leur confiance et m’avoir permis de tester cette imprimante.
A bientôt pour de nouvelles revues !