Test de l’Artillery Sidewinder X2
Salut à toutes et tous, inutile de vous dire à quel point j’étais heureux qu’Artillery nous contacte pour un article sur la toute nouvelle Sidewinder X2 tant attendue par la communauté des makers “all over the world”!!!
C’est avec beaucoup d’émotions que j’ai ouvert le carton et lancé ma série de prints pour cet article, cependant, je dois bien l’avouer, je suis un peu déçu par la prestation, fan de la première heure et utilisateur convaincu, je suis resté sur ma faim … je vous en dis plus.
1 – Présentation et caractéristiques de la Artillery Sidewinder X2 :
Sur le volume d’impression max,on est sur du 300x300x400, exactement comme la X1, d’ailleurs en la sortant du carton on a l’impression de monter un clone de la machine qui a fait le succès d’Artillery, aucun effort sur le design, et quand on a vu la Hornet – test ici – on regrette vraiment que la X2 n’ait pas profité d’un design neuf et “tranché” comme sa petite sœur jaune.
La tête est équipée d’une buse type volcano de 0.4mm, pour tout type de filaments communs de 1,75 mm de diamètre, la aussi, peu d’effort d’innovation sur l’ensemble de la tête. Anecdote : j’ai du coller à la superglue le fan duct qui ne tenait pas malgré un serrage adéquat. Cependant, une des nouveautés de la tête : un capteur de leveling type 3D Touch avec un palpeur en plastique qui permet un leveling automatique, j’y reviendrai plus loin. Une hotend fullmétal, s’affranchissant ainsi du PTFE venant quand même rajouter une belle plus value à l’ensemble. Artillery a gardé l’extrudeur Titan.
On note toujours les 3 points d’entrée pour envoyer vos STL : la carte micro SD, la clef USB et le port “cable” USB, c’est une bonne idée d’avoir gardé ce système ultra polyvalent.
Idem pour le système de nappes qui est toujours là mais a largement été renforcé par des bloqueurs de nappes et par l’utilisation de nappes de bien meilleure qualité que sur la X1.
Le bed, et là encore je suis déçu, est toujours collé à la plaque d’alu, son câble d’alimentation a été revu, ce qui est top, vous verrez les photos commentées plus bas, il est toujours aussi rapide et atteint les 60° en moins de 2-3 min max. On retrouve une plaque en verre type Utrabase.
La carte mère Ruby 32 bits est exploitée avec un firmware propriétaire mais dont l’accès à l’EEPROM n’est pas bloqué, le tout accompagné de drivers moteurs ultra-silencieux de type AT2100.
Toujours pas de système de tension des courroies ni en X ni en Y. Quant à lui, l’axe Z ne possède pas d’excentrique mais un système de mise en tension de la roue assez aléatoire, Artillery a gardé la double synchronisation du Z.
La barre transversale de l’arche du portique en métal a été remplacée par la même barre qui équipait déjà la Genius, le porte bobine s’y loge parfaitement. Le porte bobine que j’ai reçu est équipé de cylindres en plastique, pas vraiment ronds, et qui peinent à tourner lorsque l’extrudeur tire, une horreur ….
On retrouve le capteur de fin de filament, fixé sur le porte bobine, qui devient un vrai obstacle au déroulement du filament tellement il est collé à la bobine et au porte bobine… Une vraie galère que j’ai rapidement laissée tomber pour la suite des tests, je vous montrerai plus bas en photo. C’est rageant, ce système de capteur, sa position, et les problèmes qui en découlent ont déjà été signalés mainte fois par la communauté et c’est pénible de le retrouver encore et encore … bref
Artillery a repris les mêmes endstop inductifs qui ont prouvé leur efficacité sur les axes X et Y, le 3D Touch servant quand à lui de endstop à l’axe Z, toutefois et là encore une dernière surprise, un cable de endstop dépasse en z, collé avec un morceau de ruban adhésif au châssis, sans toutefois avoir la pièce au bout : en gros vous avez un câble pour alimenter un potentiel endstop sur le Z, sans avoir le endstop dans la trousse à outils, ni de repère visuel sur l’axe Z pour le monter au besoin, j’ai vu passer pas mal de post la dessus sur les groupes dédiés, les débutants se demandant ce que ce câble fait là, d’autant que la notice n’en fait nulle mention, bref, c’est moche, c’est cheap, c’est vraiment pas pro du tout de la part d’Artillery.
Je comprends qu’à la lecture de ces lignes vous soyez sceptiques, cependant je vais enchainer avec les photos commentées qui vous aideront à visualiser tout ça et comprendre pourquoi mon portrait de la X2 est aussi mitigé.
2 – Montage et commentaires photos :
C’est toujours bien conditionné, ça pas de problème ils savent le faire, et j’avoue que c’est toujours rassurant quand on ouvre le carton !
“as usual”, on retrouve un livret de montage, et une trousse à outils estampée au logo de la marque.
On retrouve dedans : une nappe de rechange, les cylindres du spool holder, un sachet de visserie et des clés, le câble USB, un mini tournevis, une buse et deux roues. Mais pas le endstop ….
le porte bobine avec son capteur de fin de filament encore une fois mal placé.
le capteur de fin de filament… vraiment idiot de ne pas avoir tenu compte des retours clients et makers sur ce point, je ne comprend toujours pas !
je vous montre les colliers de serrage de nappe, largement développés par la communauté sur thingiverse, donc sûrement pas une innovation signée Artillery, mais bon ils y sont.
idem en Z … pas de quoi s’extasier … juste content de les voir … le contraire m’aurait encore plus frustré !
ok extrudeur Titan, toujours en plastique, il a fait ses preuves, demande toujours et encore à être calibré, c’est pas comme si nous avions suggéré un BMG … enfin, il fait le boulot, et les photos suivantes en sont la preuve
le 3D Touch, et son palpeur, qui chez certains est tombé dès les premières utilisations, je préfère vous prévenir, Artillery le remplace très rapidement si vous en faites la demande, soyez rassurés.
J’aime beaucoup le relooking de la led multi couleurs en haut à droite, en face du câble rouge, minuscule et bien mieux soudée que sur la version précédente.
j’aime beaucoup le design des stabilisateurs du X sur les montants en Z, massif, ultra stables, bien pensés, les coupleurs brevetés d’Artillery sont toujours de mise.
la connexion du z sur le châssis est super propre, beau travail, et vraiment easy pour n’importe quel débutant !!!
vous insérez le tout en étant soigneux et prudent et puis vous serrez les deux vis et basta, j’adore ce système quasi plug and play !
l’écran TFT n’a rien d’innovant, j’aurais aimé un plus grand écran, plus lisible, plus réactif, on aperçoit en second plan le port clés USB (fournie) et l’entrée pour la carte micro SD (non fournie).
le câblage du bed est superbe, rigide, gainé en caoutchouc, c’était vraiment un des points faibles de la X1 et il est clairement corrigé de façon radicale et efficace !
ici le châssis du bed, pour votre information, l’axe menant à la roulette en premier plan était clairement tordu … encore un défaut dont je me serais passé, facile à redresser j’ai rapidement corrigé le problème, mais un débutant aurait pu y passer des heures … navrant !
et pourquoi pas de tenseurs de courroie ??? j’ai vraiment l’impression d’avoir reçu la machine d’un maker qui a upgradé sa X1 … à ce stade de réplication sans innovation, ça me laisse sceptique sur la volonté d’Artillery de faire de la X2 un machine mythique… peut être en attendais-je trop ?
les endstops …
ici la mystérieuse vis microscopique de tension de la roue du Z, pas d’excentrique, mais cette vis, sans consigne de serrage dans la notice de montage.
Le câble management est toujours exemplaire chez Artillery et la X2 ne fait pas exception.
Carte mère Artillery Ruby 32 bits, drivers amovibles, un beau changement !
firmware propriétaire, parfois bien trop lent et lourd, la mise en pause d’un print m’a pris jusqu’à 8 minutes montre en main, parfois instantané, parfois interminable, le firmware n’exploite pas du tout les 32 bits de la carte mère, pourquoi ne pas nous avoir laissé le Marlin de la Hornet ??? Sérieux ! On aperçoit tout de même le réglage de la hauteur de la tête par pas de 0.025, utilisable en cours de print, pour corriger manuellement votre hauteur de couche dès le début de l’impression, mais là encore rien de bien innovant…
le pire du pire : le fameux cable de endstop et son ruban adhésif … je crois que ça n’est pas la peine que je m’étende sur le sujet, vous avez compris ce que j’en pense …. hooo et puis merde : mais qu’est ce que c’est que ce bordel sérieux ??? Y’a pas un manager chez Artillery qui s’est dit “nan mais les gars c’est quoi cette merde qui dépasse!” … évidemment que j’ai écrit à la marque avec qui j’ai de superbes relations : … pas de réponse satisfaisante à vous donner malheureusement.
je ne vais pas commenter plus cette photo elle résume d’elle même les problèmes que vous allez rencontrer avec ce spool holder en association avec le capteur de filament, j’ai pas de mot pour décrire ce … système … cette … faute de conception ! j’ai juste essayé quand même : buse bouchée par manque d’arrivée de matériaux, cqfd!
3 – Les prints :
Autant vous dire que c’est la meilleur partie de l’article, après avoir calibré l’extrudeur, étape indispensable avec le Titan, vous verrez que j’ai pris plaisir, j’ai rencontré quelques problèmes avec le firmware, mais corrigés avec le Slicer Cura sans souci :
A départ, c’est moche, mais les dimension du cube sont là,
Le seul print présent sur la clés USB vous fait comprendre instantanément que vous devez calibrer votre extrudeur, d’ailleurs à ce sujet j’ai réalisé un article sur Nozzler sur la procédure à suivre très rapidement afin de vous aider : CALIBRATION EXTRUDEUR
Je me suis amusé à le calibrer par étape pour vous montrer l’évolution au travers de ces 3 cubes, pour les plus septiques l’image parle d’elle-même.
Le 3D touch vous aidera tout de même à avoir une très belle première couche, les ressorts du bed étant de qualité médiocre, n’hésitez pas à refaire votre leveling manuel entre chaque gros print de plusieurs jours, ça va bouger …
Malgré tout ça on s’amuse bien, à 60 mm/s sur l’intérieur et l’extérieur, les remplissages à 50 mm/s :
un joli petit chat pour Halloween, rempli de support, elle s’en sort vraiment super bien, on peut voir encore que je vais travailler sur l’extrudeur … :
Sur le plus grand STL, j’ai eu des soucis de vibration tout en haut, j’aurais dû ralentir la machine lorsque j’ai commencé à voir apparaître les défauts, mais j’étais là pour tester la machine … décevante sur la hauteur.
Aussi grand que le soldat vert, ce totem de C3PO est parfait, j’ai corrigé mes vitesses, elle s’en sort vraiment très bien sur presque 3 jours d’impression.
4 – La Artillery Sidewinder X2 vaut elle le coup ?
…. comment vous dire … si je vous dis non vous allez me dire que je me fous de votre g***** car les prints sont superbes, donc pour moi, et j’écris bien “pour moi” : si vous possédez une X1, pour quelques euros d’investissement vous allez l’upgrader et faire tout aussi bien, voir mieux puisque ça sera votre X1 que vous aurez améliorée. Donc veuillez attendre la V4 au moins de la X2 avant de vous poser la question, on sait bien qu’Artillery sortira au moins 4 versions de la X2 comme ils l’ont fait pour la X1, à moins qu’ils ne mettent la clef sous la porte s’ils continuent comme ça.
Je ne vois pas pourquoi changer pour cette machine qui ne fait absolument pas rougir la X1, c’est presque une blague en réalité.
Cher débutant, vous pouvez foncer les yeux fermés, pas parce que c’est la X2, mais parce que c’est Artillery et vous ne serez pas déçu, et que la communauté Fr Artillery est tellement prolifique que ça ne peut être qu’un bon investissement.
Je n’en dirai pas plus, c’est la gorge serrée, en grand fan et utilisateur d’Artillery, que j’ai fini d’écrire cet article, presque sûrement aussi mauvais et approximatif que la X2.
Merci à Nozzler et à Artillery de m’avoir fait confiance pour ce test, merci aux designers et concepteurs, toujours plus nombreux à nous proposer des STL sur les sites de partages dédiés. Restez connectés sur nos réseaux et notre Insta où nous postons régulièrement nos réalisations avec les matériaux testés sur Nozzler.
Test réalisé par Guillaume Mercier pour Nozzler.