Test de la Lerdge iX

Bonjour à tous, j’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui mon expérience avec une petite machine prometteuse et évolutive. Il s’agit de la Lerdge iX

La marque

Fondée en mai 2015, Lerdge Technology est une entreprise spécialisée dans les imprimantes 3D et les solutions d’impression 3D. Son objectif est de simplifier le processus d’impression 3D pour les utilisateurs. L’entreprise s’est démarquée en développant des solutions novatrices pour rendre les imprimantes 3D plus accessibles. 

En 2017, Lerdge a lancé sa première carte mère pour imprimante 3D, permettant aux utilisateurs de régler facilement les paramètres via un écran d’affichage. 

L’entreprise a continué à innover en 2021 avec le lancement de l’imprimante 3D Lerdge iX, qui se distingue par sa conception évolutive et entièrement open source.

Les caractéristiques de la Lerdge iX

Lerdge-iX est une imprimante 3D DIY, elle est disponible en version RTP comme celle que je vous présente, mais également en kit à monter de A à Z par vos soins. Bien sûr, il vous faudra quelques heures (environ 5 h) pour l’assembler, mais c’est à mon avis, la meilleure façon d’apprendre l’impression 3D. Et dans ce dernier cas, pas d’inquiétude, Lerdge met à disposition un manuel détaillé ainsi que plusieurs tutos vidéo pour vous guider pas à pas dans le montage. lien ici

La conception de la machine est évolutive et open source, vous trouverez tous les plans et STL sur le site de lerdge, mais également des tutos pour des évolutions futures, comme le direct drive par exemple.

Volume d’impression 180 x 180 x 180 mm (petit mais suffisant)
Extrudeur déporté à simple engrenage
Température d’impression max. : 240 °C
Température max. du plateau chauffant : 100 °C
Ports USB, et micro SD
Carte mère Lerdge Z 32 bits avec drivers silencieux TMC2226

Ecran tactile IPS de 3.5 pouces

Chaînes porte câbles sur les axes Z et Y

Reprise de l’impression après coupure de courant
Plateau magnétique flexible PEI
Capteur de filaments

Extinction automatique de l’imprimante à la fin de l’impression

Dimensions : 353 x 400 x 325 mm
Poids : 5 kg

Unboxing et Montage de la Lerdge iX

Lerdge m’a envoyé la version RTP (pour “ready to print”) orange.

Mais la machine est également disponible en couleur vert, orange, bleu et jaune pour les pièces imprimées ou même sans pièces imprimées, comme ça, vous choisirez la couleur qui vous convient le mieux et imprimerez les piéces vous même.

Je vous invite à regarder la vidéo unboxing que j’ai réalisée, où vous pourrez découvrir le contenu du colis, l’étape du montage et la première impression.

La notice est extrêmement claire et permet de nous guider dans les quelques étapes d’assemblage des différents sous-ensembles, comme l’axe X, le plateau chauffant, la vis sans fin ainsi que la poignée de transport sans oublier l’étape du câble.

Le montage m’a pris environ 15 minutes, c’est très raisonnable.

Suite à cela, il faudra bien entendu vérifier le jeu dans les galets v-slot, ainsi que la tension de courroies.

Bien sûr comme à chaque fois, pensez bien à contrôler la position du sélecteur de tension sur l’alimentation.

Dans la notice vous trouverez également tous les schémas de câblage de la machine, ce qui permet de résoudre plus facilement d’éventuelles pannes. Merci Lerdge pour cette attention.

Petit bémol tout de même sur la partie montage, les clés six pans fournis sont de piètre qualité et ne permettent pas de fixer le chemin de câble en bas de l’axe z, car elles sont trop courtes…

Contenu du colis :

  • Un manuel utilisateur 
  • Un petit 3Dbenchy (peut être a-t-il servi à tester la machine?)
  • Un support de bobine déporté (de très mauvaise qualité), 
  • Des pièces de remplacement pour la courroie de l’axe X
  • Le câble d’alimentation, 
  • Un jeu d’outils, 
  • Les vis permettant l’assemblage,

Et c’est tout ! Pas de carte SD ou  de clé usb, ni de buse de remplacement, et encore moins de pinces coupantes. Ces articles sont maintenant des standards et sont nécessaires à l’utilisation de l’imprimante, on pourrait donc s’attendre à les trouver dans le colis…

La Lerdge iX dans le détail

Ça y est, maintenant qu’elle est montée, on va pouvoir la regarder plus en détail.

L’imprimante est assez silencieuse, à part les ventilations, on n’entend presque pas les mouvements. Avec mon téléphone, j’ai relevé 60 décibels à 50 cm et 52 à un mètre de la machine.

La carte mère est un modèle Z de la marque, les drivers sont amovibles et on a même la possibilité d‘ajouter un cinquième axe pour un deuxième extrudeur par exemple.

L’alimentation de 300w très compacte pour cette puissance est directement fixée sur le profilé de l’axe Z.

La tête d’impression est assez bien pensée, le dissipateur ressemble fortement à celui d’une ender 3, mais le bloc semble être de type E3DV6 refroidi par un ventilateur 30×30.

un ventilateur radial en façade est là pour assurer le refroidissement des impressions, dommage que le fan duct soit unidirectionnel.

J’apprécie fortement la présence de chaînes porte câbles pour les axes Z et Y, (pourquoi pas sur le X). Ce qui permet aux câbles de rester bien à leur place et de ne pas se coincer ici et là et perturber l’impression.

Le capteur de fin de course pour l’axe Z est de type optique ce qui permet un nivellement de plateau entièrement géré par logiciel, il n’y a pas de molettes de réglage pour celui- ci , il est fixe et ne se dérègle pas.

l’extrudeur est de type “simple engrenage” et le capteur de filament est situé juste derrière. 

On trouve sur le haut de l’axe Z, une poignée de transport, l’imprimante est tellement légère et compacte qu’on a envie de l’emmener partout. 😁

En bout d’axe X et Y, vous trouvez des molettes de tension pour les courroies.

Le support de bobine fourni avec la machine est ridiculement petit et instable, j’ai donc décidé de créer le mien. 

La bobine sera positionnée sur l’arrière de la machine. Grâce aux fichiers partagés par la marque, j’ai pu aisément retoucher le support d’axe Z pour y intégrer des fixations. Bref, maintenant, c’est beaucoup mieux. 

Bien sûr, je vous partage cette petite modification ici, et l’ensemble est imprimable sur le plateau de la IX !

Le Firmware et l’écran

Là, on arrive sur un point fort de la machine,

L’écran tactile de 3.5 pouces est parfait en taille et en réactivité, les menus sont intuitifs et tout est à sa place, une fois qu’on a assimilé la signification de toutes les petites icônes tout de même.

ET SURTOUT !!!! Contrairement à bon nombre de concurrents, l’ensemble des paramètres de l’imprimante est modifiable depuis cet écran. Là, je dis bravo et merci ! 

Ci-dessous, vous pouvez voir les différents écrans.

Tests d’impressions :

Maintenant que nous avons fait le tour de la machine, il va falloir l’utiliser.

En ce qui concerne le slicer, Lerdge préconise Prussalicer, cela tombe bien, c’est mon préféré. Vous trouverez en suivant ce lien les fichiers de configuration et toutes les étapes pour paramétrer correctement la machine avec ce slicer.

Ça y est, on est prêt, la machine est montée, le slicer est installé et configuré, on va pouvoir imprimer.

Pour la première impression, il est important de toujours utiliser le gcode fourni sur la carte SD ou clé USB fourni avec la machine. Ce qui permet de vérifier qu’il n’y a pas eu de problème lors du montage, une courroie pas assez tendue ou un excentrique mal réglé par exemple…

Manque de chance, aucune carte ni clé usb n’est fournie. On nous dit dans la notice d’aller chercher le gcode sur le site web de la  marque, mais aucune trace de celui-ci non plus…

Donc le premier test sera un 3Dbenchy réalisé en PLA bleu SOVB avec les paramètres par défaut configurés précédemment grâce au fichier fourni par la marque.

57 minutes pour l’imprimer, c’est très rapide et le résultat n’est pas mal du tout.

-J’ai réalisé un “torture test” (slicé en 0.2) avec du PLA + ESUN Blanc.

Le score obtenu est de 25 ce qui est excellent.

Je vous mets le lien de la page Github où vous trouverez toutes les explications au sujet de ce “torture test” qui permet de comparer les imprimantes entre elles.

-Suite à cela, j’ai testé un peu de PETG, j’ai réalisé deux petites pinces, avec le PETG Blanc SUNLU, 

lien ici

-La machine est très légère et a tendance à bouger assez facilement sur l’établi puisqu’elle n’est pas équipée de pieds antidérapants. J’ai donc décidé de lui en fabriquer. En plus, cela réduit aussi le bruit puisque les vibrations sont amorties.

Imprimés avec TPU VarioShore ColorFabb

Lien ici 

Le TPU n’est pas forcément conseillé pour les machines avec extrudeur déporté (type bowden), mais en baissant la vitesse à environ 30 mm/secondes cela a très bien réussi.

-Ensuite, j’ai voulu tester un peu d’ABS, j’ai donc imprimé des accessoires pour la motorisation d’un planeur radiocommandé. ABS rouge Grossiste 3D.

Imprimé sur le côté PEI lisse, avec dimafix en stick

-Maintenant un accessoire incroyablement utile, une vague pour 3Dbenchy !!!

Pour ceux que cela intéresse, si comme moi, vous avez une collection de 3Dbenchy et que vous ne savez pas quoi en faire, vous trouverez en ce modèle une très bonne excuse pour gaspiller un peu plus de PLA ! 😅 lien ici

Imprimé avec le nouveau PLA Bleu alpine de chez Francofil

Le résultat est PARFAIT.

-Et pour finir, toujours imprimé avec le PLA Bleu alpine de chez Francofil, un petit Stitch, réalisé aux dimensions maximales de la machine soit 18 cm de haut pour un total de 17 heures d’impression. lien ici

Je n’y connais rien en Stitch, mais c’est ma fille qui va être contente. 😂

Conclusion sur la Lerdge iX

Si vous êtes déjà dans le milieu de l’impression 3D ou débutant, mais très bricoleur avec de bonnes notions, alors, n’hésitez pas. Vous avez là une petite machine très sympa qui pourra imprimer en l’état, pas mal de matériaux, dont le TPU habituellement recommandé pour les systèmes d’extrusion directe.

De plus, si vous souhaitez la faire évoluer tout est fait pour vous faciliter la vie, un firmware entièrement paramétrable à partir de l’écran tactile, une carte mère autorisant les évolutions, comme l’ajout d’un deuxième extrudeur pour faire du multi matériaux par exemple. Ou bien passer l’extrusion en direct drive, ou ajouter un palpeur pour un nivellement encore plus précis. 

Bref, vous l’aurez compris, c’est une imprimante pour les makeurs bidouilleurs qui veulent faire évoluer leurs machines. 

La marque communique également sur le fait de pouvoir passer l’imprimante sous klipper en ajoutant un Raspberry PI mais c’est le cas de la grande majorité des imprimantes donc je ne m’étalerais pas davantage sur ce point.

Bon, je dois tout de même vous faire part de quelques soucis rencontrés avec cette machine qui sont dus essentiellement à un mauvais montage sur la chaîne de production.

-Premièrement le raccord pneumatique “pneufit” monté sur la tête d’impression a littéralement sauté lors du chargement du filament, la vis le retenant dans cette dernière n’était pas serrée correctement.

-Deuxièmement, le pignon d’extrudeur était mal serré, ce que j’ai remarqué suite à des défauts d’impression rencontrés dès le début de l’utilisation.

-Et enfin troisièmement, une vis du coupleur entre le moteur et la vis d’entraînement de l’axe Z n’était pas serrée. 

Je ne pourrais donc que vous conseiller de vérifier tous les serrages de vis avant de commencer à utiliser la machine si vous la prenez comme moi en RTP, ou bien commandez la en kit à monter soi-même, et vous serez sûr des serrages. Autre bénéfice, cela permet de se familiariser avec le monde de l’impression 3D FDM et de bien comprendre comment cela fonctionne.

Positive
  • Imprimante silencieuse.
  • Chaînes porte câbles.
  • Leveling logiciel et plateau fixe pour plus de fiabilité.
  • Plateau aimanté en PEI double face, lisse ou texturé.
  • Look fun et agréable.
  • Open source et évolutions possibles.
  • Firmware et écran tactile, facilement paramétrable.
Negatives
  • Support de bobine décevant.
  • Pas de carte SD ni de clé USB fournie.
  • Pas de clé fournie pour resserrer les excentriques.
  • Pas de pied en caoutchouc sous l’imprimante.

Merci à Nozzler.io et LERDGE pour leur confiance.

Jérôme
Jérôme

Dessinateur industriel et technicien en fabrication additive de métier. Passionné d’impression 3D, DIY, réparation, création … Dans le monde des Makers depuis 2012.

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