Test de la FLSUN T1 Pro
Salut les makers et makeuses.
Aujourd’hui je vais tester un type de machine que j’adore, une Delta !
Il s’agit du test de la FLSUN T1 Pro.
FLSUN n’est plus une marque à présenter car elle est sur le marché depuis un moment.
D’ailleurs elle fête ses 10 ans cette année !
Cependant, ce qui distingue FLSUN par rapport à d’autres marques, c’est qu’elle s’est spécialisée dans ce type de machine que sont les Deltas.
Je ne ferais pas de rappel ici sur ce que sont les imprimantes delta, mais leur cinématique particulière les a toujours rendues prompt à la vitesse, car le plateau chauffant est fixe.
Cependant ce sont des machines complexes.
Pour en revenir à FLSUN, pour rappel chronologique, la marque a été fondée en 2015.
L’une de leur première machine à avoir percé sur le marché est la QQS en 2016~2017.
S’en est suivi la Q5 en 2018~2019, puis la très connue Super Racer ou SR en 2020~2021.
Un gros tournant s’opère en 2022 avec l’arrivée de la V400 car celle-ci est l’une des premières machines sur la marché embarquant Klipper.
Les grandes sœurs de la V400, qui sont les T1 et S1 sont arrivées courant 2023.
La T1 Pro, que je vais tester aujourd’hui, est l’évolution de la T1.
Avant de passer à l’unboxing, voici déjà quelques caractéristiques de l’imprimante :
- Volume d’impression cylindrique d’un diamètre de 260 mm et d’un hauteur max de 330 mm
- Vitesse maximum de 1000 mm/s
- Accélération maximum de 30000 mm/s²
- Débit maximal de 90mm3/s
- Buse type V6 en laiton
- Plateau PEI Texturé
- Température maximum de 300° pour la buse et de 110° pour le plateau
- Ventilation très puissante de type CPAP.
- Écran tactile de 4.3 pouces et caisson fermé.
Concernant la vitesse et l’accélération maximum, les chiffres annoncés sont particulièrement élevés. Ceci est rendu possible par une structure rigide, des chariots sur rail linéaire, des courroies de 9mm et des moteurs pilotés par des TMC2160 (ce sont les petits frères des TMC5160 avec quelques fonctionnalitées en moins)
Pour le débit en revanche c’est la structure de la hotend qui le permet !
Bien, après cette introduction, il est temps de passer à l’unboxing et au montage de la bête !
Une fois le montage fini, et bien c’est comme pour les meubles Ikea, il reste plein de pièces en plus 😂.

En soit, c’est une bonne chose si on a besoin de faire de la maintenance. L’imprimante est livrée avec une buse supplémentaire, de la colle pour le plateau et un sachet qui, je pense, contient de la graisse pour les axes. Je vous avoue ne pas l’avoir ouvert mais dessus il est inscrit ‘Lubricant’ !
Une fois monté, la voici en place :

Comme lors de mes précédents tests de machine sous Klipper, une petite phase de mise à jour est nécessaire (Firmware) après l’avoir connecté à internet via Wifi. Une fois fait, il est aussi nécessaire de faire un ‘Bed levelling’ et de calibrer l’ “input shaping” ou autrement dit la compensation de la résonance (vu les vitesses annoncées, c’est obligatoire).
Voici aussi l’interface web. Personnellement avec Klipper je préfère l’interface Fluidd, mais la c’est Mainsail.

Malheureusement, le firmware étant fermé ainsi que le port SSH, il n’y a aucun moyen de le changer.
Place aux tests !
Je vais bien sûr commencer comme à chaque fois par les fichiers qui sont fournis avec la machine. Ayant en tête les performances annoncées et ne voulant pas faciliter la chose, je vais volontairement mettre un filament qui n’est pas prévu à la base pour la haute vitesse. Il s’agit de PLA chargé avec des particules de coquille saint de jacques de chez Francofil.
Le filament, étant en ma possession depuis quelques années et ayant passé tout ce temps sur une étagère à l’air libre, je l’ai passé au Dryer pendant 6h avant utilisation.
Voici donc ce que donne le benchy sorti en moins de 30 minutes


Bon, il reste un peu d’humidité dans le filament, mais celui-ci c’est plutôt bien comporté vu qu’il n’est pas ‘High speed’.

Ma première conclusion est que déjà la conception de la hotend permet des hautes vitesses sans avoir des filaments ‘spéciaux’ et ça c’est un très bon point. Vous n’avez pas le bruit, mais la ventilation ‘puissante’ est ‘bruyante’ ! On a rien sans rien c’est sûr, mais là, autant elle est très performante autant vous pouvez oublier de mettre cette machine dans votre salon si vous aimez le silence !
Je continue les tests des fichiers fournis avec le même filament vu son comportement.
Pour mon deuxième test, je prends une figurine type ‘Low-Poly’ de chat.

La rien à dire, niveau qualité c’est très propre. Sortie en 30 minutes environ.

Je fais un dernier test un peu plus complexe. Un cache pot (toujours fourni dans la mémoire de la machine)

Sorti en 2h30, je suis vraiment très satisfait du résultat.

Maintenant, il est temps de tester l’imprimante avec d’autres matériaux et avec des modèles plus ou moins complexes.
Je commence déjà par faire un profil sous orca slicer.
Pour cela je me base sur les profils et informations disponibles sur internet, agrémentés des mes personnalisations.

Un point important, lors de la rétractation, si comme moi vous utilisez le z-hop, alors il ne faut pas utiliser le type spirale. Le type spirale, sur les machines delta, génère de grosse résonance dans les axes. Résonance qui sont clairement audible.
Il a d’ailleurs fallu que je cherche un moment pour en déterminer la cause.
Au départ je pensais plutôt à un problème mécanique ou des drivers moteur défaillants.
Je préconise donc d’utiliser un z-hop de type ‘Rampe’.
Pour commencer cette série de tests, je vais utiliser du PETG.
Je suis investi dans l’aide à la production de pièges sélectifs anti-frelon asiatique ‘VespiGuard’.
Certaines pièces du piège sont imprimées en PETG et ça tombe bien.

Bon rien à dire, l’accroche sur le plateau est nickel ainsi que la qualité de la pièce imprimée.
Deuxième test, je reviens sur du PLA, mais cette fois ci je vais tester la précision de la machine. Qui dit précision, dit filament de qualité.
C’est du PLA NX2 de chez extrudr et la pièce est une partie mobile d’un ré-enrouleur de filament (Respooller).
Pour être exact il s’agit du slider de ce respooller :
https://makerworld.com/fr/models/561571-cell-spool-winder#profileId-481024
Et voici la pièce une fois imprimée :

Après nettoyage et installation :

Les côtes et tolérances sont très bien respectées car la partie centrale est bien mobile comme elle doit l’être.
Maintenant que la précision est testée et que je sais que cette machine encaisse des hautes vitesses et de forte accélération, qu’en est il avec les filaments techniques ? et particulièrement de TPU !
Ca tombe bien, mon respooller a besoin de patin anti dérapant en TPU.
Le filament utilisé est du TPU 95A noir de chez geeetech (passer au dryer 6h au préalable).

Les première couches se passent bien. A 40mm/s
Finalement, l’impression se finit sans aucun problème. Le direct drive de la tête joue bien sont rôle.
Petite précision, j’ai aussi limité la distance de rétractation à 0.2mm.

Montage des patins sur leur supports :

Et mise en place sur le respooller :

Dernier test !
Cette imprimante a un atout, elle a un caisson fermé !
Un caisson fermé permet donc normalement d’imprimer de l’ABS, de l’ASA et du Nylon.
Je n’ai plus de Nylon de disponible mais par contre j’ai de l’ABS.
Donc pour ce dernier test, je vais utiliser de l’ABS+ blanc de chez Sunlu et le modèle est un buste de chat avec de fort surplomb. Pour corser et tester un peu plus les performances de cette imprimante, j’imprime volontairement sans support.
Et voici ce que cela donne :


et le résultat :

Les surplombs sont bluffants ! La ventilation a fait son effet. Je constate aussi qu’il n’y a aucune délamination n’y même de warping. Alors oui j’ai mis un brim mais pas de colle sur le plateau

FLSUN T1 Pro
Conclusion :
FLSUN persiste et signe dans la construction de machines delta. En ayant fait quelques recherches, il apparaît que les premières versions des T1 et S1 avaient pas mal de soucis. En ce qui concerne cette T1 pro en revanche je n’ai constaté aucun souci. C’est une machine performante, bien conçue mais très bruyante ! En effet la conception du fan duct génère un bruit type sifflement assez désagréable. Plusieurs makers ont proposé sur plusieurs plateformes diverses solutions mais à chaque fois il y a une perte dans la performance de refroidissement. C’est comme tout, il faut faire des compromis. L’imprimante chez moi étant dans un atelier dédié, cela ne me dérange pas plus que cela.
En conclusion, si vous aimez les delta, que vous cherchez une machine performante et pouvant imprimer tout un tas de matériaux y compris technique, je vous la recommande fortement.
Merci à FLSUN et Nozzler qui m’ont permis de tester cette T1 Pro.
A bientôt pour de nouveaux articles.