Test de la Flsun QQS Pro
Après avoir fait un petit focus sur une Delta que j’avais acheté en pré-vente et qui s’est révélée être une petite bombe : la Flsun Q5, Flsun à pris contact avec moi pour tester pour Nozzler un de leur best seller : la Flsun QQS Pro.
J’ai déjà eu pas mal d’imprimante avec cette fameuse architecture Delta qui partage la communauté des makers. J’accepte donc de réaliser un test avec cependant une demande particulière : je veux faire un test sur la longueur, un test de fiabilité sur le long terme.
Nous y voilà après 4 mois d’usage exclusif et intensif de l’imprimante je vais vous livrer mon retour d’expérience. Je tiens avant tout à remercier la marque Flsun d’avoir joué le jeu de la transparence, en se confrontant à ce test sur la durée.
1- Présentation générale :
La QQS Pro est donc une imprimante d’architecture delta, elle a un plateau chauffant de 25.5cm de diamètre et une grande hauteur d’impression de 36 cm. Ce volume à tout son intérêt vu le prix de cette imprimante sur le marché actuellement, difficile de trouver un volume équivalent au tarif appliqués par Flsun, sur ce point là ils font très fort !
La machine arrive en kit pré assemblé, pour un utilisateur averti au montage de ce type de machine il faudra compter 20-25 minutes de montage, si c’est votre première imprimante il vous faudra sans doute le double, sur la carte SD fournie vous avez tout ce qu’il vous faut, videos incluses (et beaucoup de vidéos) afin de monter tranquillement et sans stress votre monstre de 29cmx35cmx80cm, hé oui !! 80 cm de haut auxquels vous ajouterez par la suite le dérouleur de filament, il faut donc prévoir un peu de place en hauteur pour cette imprimante.
La version que j’ai reçu est donc équipée d’une carte mère 32 bits avec des drivers A4988, un bel écran TFT couleur tactile.
Son châssis et ses montant latéraux sont en acier, elle est équipée d’un extrudeur de type Titan monté en bowden, des moteurs type nema 17, un capteur de leveling de type interrupteur qui mesure 21 points de leveling sur le bed en mode auto-leveling. Elle propose beaucoups d’options accessibles depuis l’écran de contrôle : la reprise de print après coupure de l’alimentation, un mode hyperspeed qui incrémente automatiquement à 200% de la vitesse initiale choisie (dispo sur la dernière version du firmware), des réglages en cours de print de l’inclinaison des branches, une possibilité de faire le leveling point par point manuellement, un module Wifi pour lancer des prints à distance que l’on peut utiliser avec une application IOS ou Android, le dernier firmware accepte l’ajout d’un capteur de rupture de filament, son bed est en verre de type Ultrabase vraiment efficace bref elle a tout pour plaire.
2- Unboxing / build :
Place à l’unboxing/build, je vais mettre dans cette section les photos principales du montage de la QQS Pro, je commenterai certaines photos sur les points que j’ai trouvé positifs et d’autres que j’ai trouvé moins bien, voir perfectible. Je précise ici que c’est un article de test sur une machine dite stock, on entend pas là : une machine montée et utilisée directement, sans aucune upgrade ni mode spécifique, avec le firmware d’origine et non le dernier proposé qui lui est compatible à l’une des principales upgrade : les tmc 2208/2209.
L’ensemble est vraiment bien emballé, rien à redire sur le packaging globale de la machine, je n’ai eu aucun souci sur les pièces sensibles comme le bed ou les montants métalliques
Une petite vue globale de l’ensemble fourni dans le cartons, tout le nécessaire y est, on appréciera la buse de 0.4, un endstop, la sonde de température et la cartouche de chauffe en double, le reste est très standard. La grosse mousse de protection sur le bed fait bien son job comme on le verra plus loin.
Tout est donc prêt monté, la tête sur les bras, le cable management est exemplaire Flsun a sû prendre en compte les demandes des utilisateurs des versions ultérieures, c’était un point qui laissait à désirer sur leurs premières versions. Le tout bien maintenu par une grosse mousse protégeant les bras de la hotend. En terme de “prémontage” j’ai beaucoup aimé les solutions de Flsun, elles permettent au débutant de monter la machine sans trop se prendre la tête, les serrages des vis sont au poil (je les vérifie constamment de toute manière) bref c’est vraiment la bonne surprise au déballage de l’ensemble.
les connecteurs à douille 9 broches type aviation commencent à se généraliser sur ce type de machine, personnellement j’aime beaucoup, c’est très stable, sécurisé, très facile à monter.
La tête va donc glisser le long de tiges lisses avec un système de type ingus, maintenues au socle par un ensemble de fixation en plastique. Le tout se démonte hyper facilement afin de pouvoir changer les courroies si jamais il vous arrive d’en casser une. Comme vous pouvez le voir, les courroies sont elles aussi déjà montées, une en rab dans le carton aurait pu s’envisager du côté de Flsun ;-).
Ici le système de fixation des tiges lisses, au départ lors du montage ne serrez pas trop les vis, cela vous donnera toute la latitude pour centrer et équilibrer correctement vos 3 axes et de passer la tête et ses bras sans forcer sur les plastiques, une fois les trois montés, vous serrez le tout.
La mousse de protection, outre protéger votre bed durant le voyage, vous aidera à sécuriser votre bed lors du montage de la tête et des 3 bras, rien de difficile dans cette étape, mais pensez bien à laisser la mousse, si vous lâchez une des pièces ça évitera à votre bed d’être abîmé d’emblé.
Le système de fixation des tiges lisses se répète aussi sur le dessus de l’imprimante, on voit la connectique des endstops avec le connecteur à détrompeur pour relier le tout à la carte mère.
Un système de poulie montée sur une tige filetée va permettre de monter les courroies jusqu’en haut, double système qui sert dans un second temps à serrer et tendre vos courroies afin d’obtenir un réglage de tension optimale (toujours le même conseil : vérifiez toujours les serrages de vos pièces, je n’ai eu aucune surprise sur la Flsun mais j’ai eu des surprises sur d’autres machines)
Sur le haut on rattrape donc la tige fileté avec un petit écrou de serrage et on tend la courroie en rapport.
L’ensemble des connecteurs sont de type “easy” avec des détrompeurs, les mettre à l’envers c’est le faire exprès 😉 ici celui du endstop ….
…qui vient se brancher sur la partie reliée à la carte mère …. bref easy !
L’extrudeur de type Titan fait bien le job, le ressort de ces extrudeurs d’entrée de gamme est parfois bruyant, rapidement j’en changerai pour un modèle de meilleure qualité, mais il est vraiment efficace. Dans le trou d’entrée du filament je vous conseille de mettre un petit bout de PTFE qui empêchera le filament de venir user prématurément votre extrudeur.
Le tube PTFE est vraiment de mauvaise qualité, si vous achetez l’imprimante, je vous conseille d’investir tout de suite sur le PTFE TriangleLab en vente sur Nozzler. Celui d’origine je l’ai cramé dans la hotend en un mois. J’ai prévenu Flsun qui m’en a renvoyé mais identique à l’original, poubelle directe !
La connexion de câbles est propre, net, c’est très bien.
La plaque en verre est parfaite, le revêtement est très adhérent, il ne présente aucun défaut, avec le système de leveling automatique vous assurerez au bed une excellente durée de vie. Les impressions se décollent d’un petit coup, voir en passant délicatement la spatule sous le print. Après 4 mois d’utilisation je n’ai aucune rayures ni dégradation de la surface, Flsun assure avec ce bed.
Voilà un élément essentiel du carton, hé oui un tube de graisse lubrifiante pour les tiges lisses, alors pour le test je l’ai utilisé et c’est tout à fait acceptable, avant de démarrer la machine et après avoir fini tous vos serrages et tension de courroie, graisser correctement et soigneusement les tiges lisses sur toute leur hauteur.
Le capteur de leveling, il s’agit d’un simple interrupteur, un système un peu moins précis qu’un Bltouch mais qui franchement suffit largement sur ce type de machine, en effet le bed ne bougeant pas, les écarts de niveau sont infimes et une fois le leveling fait on y revient quasiment plus jamais. C’est aussi ça le charme des deltas. Il va mesurer les écarts sur 21 points sur le beds en quelques minutes, il se fixe à l’aide d’un système aimanté sous la tête d’impression.
L’écran tactile répond rapidement aux sollicitations, cependant sur le firmware d’origine vous constaterez des micro-pauses dans le print en cours lors de chaque intervention sur l’écran quand vous appelez telle ou telle fonction, chose qui disparaît avec le dernier firmware.
Les raccords pneumatiques (pneufits) … Une vraie catastrophe, au bout de deux mois d’utilisation les miens ont cassé, je les ai changé rapidement pour des pneufits de meilleure facture que je prends chez TriangleLab. Après je préfère un prix légèrement plus élevé à l’achat et ne pas à avoir à changer ces pièces au bout d’une durée d’utilisation si courte. J’ai prevenu Flsun, photos à l’appui, ils m’ont renvoyé les pièces.
Flsun à fait un choix assez intéressant, pour rendre silencieuse la machine ils ont bien sur mis des dampers (amortisseurs) sur chaque moteurs et ont recouvert le tout dans une coque en nylon imprimé, c’est très efficace avec les Drivers A4988, ensuite avec les TMC 2208 on n’entend quasiment plus la machine.
Ici la carte mère montée des TMC 2208 que Flsun m’a gracieusement offert plus tard afin d’upgrader l’imprimante. Si vous avez économisé un peu, c’est vraiment l’upgrade à faire rapidement. Fini l’effet peau de saumon (Salmon Skin) et l’imprimante devient très peu bruyante. Pour ça il faudra changer le firmware et installer le dernier qui gère aussi les TMC 2209.
La ventilation de la carte est assez loin, c’est un peu dommage, ça rend le système bien moins efficace. De plus, le ventilateur est assez bruyant. Comme avec les pneufits je propose d’intervenir aussi sur ce point assez rapidement, quelques mods sont dispo sur Thingiverse pour vous guider dans le changement du système de ventilation.
Pour conclure cette partie déballage et montage, je vous dirai que tout est bien pensé pour vous éviter de vous prendre la tête, d’autant que toutes les étapes sont largement documentées dans la carte SD fournie. Flsun à penser à tout pour vous accompagner tout au long du montage, et jusqu’au lancement de votre premier print. La machine est bien stable une fois montée, elle est assez silencieuse, le revêtement du bed est de très bonne qualité et assure une belle accroche de vos prints. La ventilation sur la matière est bien aussi avec deux conduits de chaque côté de la tête, franchement c’est largement suffisant pour les matériaux d’impression communs.
Les points perfectibles que j’ai soulevés sont donc les pneufits, le ventilateur de la carte mère et le tube PTFE. Je rajouterai le porte bobine, trop court pour certaines marques de filament.
3 – Les Prints :
J’ai donc commencé avec les drivers d’origine, plutôt bruyants et franchement obsolète maintenant sur les machines récentes. Ils ont fait leurs preuves sur les générations antérieures mais ont un vrai gros défaut : l’effet peau de saumon. Le gain avec le passage au TMC 2208 n’est plus à démontrer, j’espère que Flsun sortira les machines systématiquement avec des drivers récents, c’est vraiment un point sur lequel j’ai insisté en discutant avec eux.
4- Pour conclure :
Alors vaut elle le coup ? Sans hésiter oui, pour l’avoir passé en TMC 2208 avec le dernier Firmware c’est indéniable, après, tous les prints sont réalisés avec la machine version stock… c’est tout à fait honorable.
J’aime : l’architecture Delta qui permet d’atteindre des vitesses d’impressions plus élevées qu’une architecture cartésienne, le buildtak en verre super droit et qui accroche sans problème : ni raft ni bordure. L’auto-leveling, qui garantit un bon départ. Les tiges lisses rendent la machine très stable et rapide, sans ajout de poids. Le firmware qui est bien pensé et ne nécessite franchement aucune modification pour s’amuser et même performer. Le volume d’impression super agréable pour faire des pièces de grande taille.
Je n’aime pas : le ptfe de qualité médiocre, les pneufits qui ont lâché beaucoup trop vite, le ventilateur carte mère bien trop bruyant. Le module Wifi ajouté à la carte, j’aurais préféré du matériel de meilleure qualité plutôt que ce gadget peu fiable et vraiment trop peu utile et vite saoulant à l’utilisation, d’ailleur je ne développerai pas plus ce sujet, je ferais un autre article sur le wifi et les imprimantes 3D prochainement pour Nozzler.
En bref, une machine qui divise sur les groupes, pour moi une bonne machine pour attaquer l’impression sur une delta, Flsun en possède donc deux à son catalogue et marque ici son savoir-faire en la matière. “Flsun” ça rime avec “fun” et moi je me suis éclaté avec la QQS Pro et ça compte énormément. Et puis ne pas se prendre la tête sur le bed leveling c’est quand même le pied. Un conseil d’ami, attendre une bonne vente promotionnelle et alors il y a moyen de s’équiper avec une belle machine pour 200 euros, ramené au volume d’impression c’est une valeur sûre.
Je remercie Flsun et Nozzler de m’accorder leur confiance, je suis dispo via Messenger pour toute question relative aux machines Delta. Merci à tous les designers qui nous proposent toujours de plus en plus de STL sur les sites de partage dédiés. Je continuerai à poster sur notre Insta les prints réalisés avec la QQS Pro donc keep in touch’ avec nous sur les réseaux.
Test réalisé par Guillaume Mercier pour Nozzler.