Test de la Creality Ender 3 S1 Pro
Salut à toutes et tous, une fois encore nous nous retrouvons sur Nozzler.fr pour un test d’une imprimante Creality, la Ender 3 S1 Pro, une évolution de la Ender 3 S1 récemment sortie. Alors pour la petite centaine d’euro supplémentaire, doit-on franchir le pas ? C’est ce que nous allons voir ensemble. Bonne lecture.
1 – Unboxing / Présentation :
Fidèle à son habitude, Creality nous sort rapidement une version survitaminée de sa toute nouvelle Ender 3 S1. Cette version pro a pour principales caractéristiques la montée de la température de buse à 300° et un extrudeur Sprit full-métal sur un bed PEI métallique texturé, nous ouvrant ainsi la porte des filaments un peu plus retors nécessitants des températures plus élevées que la normal.
Très sceptique sur la version Ender 3 S1, je dois vous avouer que j’ai été séduit par cette mouture de la Ender nouvelle génération, presque parfaite si la buse n’était pas restée en laiton…
Emballage soigné, vous avez tout ce qu’il vous faut pour débuter dès le montage terminé. D’ailleurs il faut plus de temps pour dégager la Ender 3 S1 Pro de son emballage que pour la monter.
Toujours fournie avec le nouvel extrudeur Sprit – qui, entre nous, fait des merveilles – la tête est cependant en version tout métal, afin d’encaisser les 300° promis. Le CR-touch fait bien son travail de leveling, rien à redire de ce côté.
Petit bémol : j’aurais toutefois préféré qu’elle soit livrée avec une buse capable d’imprimer des matériaux abrasifs, même si le changement de buse n’est pas une tâche compliquée, pour le prix, une buse en acier trempé aurait pu être envisagée par Creality. Ou alors il y aura peut-être la sortie d’une Ender 3 S1 Pro 2 avec cette option … va savoir, après tout nous ne sommes pas à une version près chez Creality 😉
On serait tenté d’acheter une deuxième tête, pour faire un changement de diamètre de buse rapidement, mais sachez quand même qu’il vous faudra débourser pas loin de 100 euro pour ça.
Un grand écran tactile de 4,3″, couleur, vient équiper la Ender 3 S1 Pro. Là aussi, je trouve un peu dommage que la couleur ne soit pas présente dans les menus. On l’aperçoit uniquement sur la page du choix de langue, choix assez large : 9 langues différentes, c’est très sympa. Il réagit vite et bien, un confort de plus pour l’utilisation. Comme vous pouvez le voir sur les photos, vous avez accès à un firmware bien plus ouvert, ce qui vous permettra de calibrer votre extrudeur directement depuis l’écran de contrôle: ça c’est “Pro” !
Autant le montage de l’arche ne me satisfait pas sur la Ender 3 S1, ici, “l’encoche” prévue dans le cadre en plastique pour accueillir les deux montants du z rend le tout bien plus stable est encore plus facile à monter, c’est un détail me diriez vous, mais il a son importance quand on est prêt à mettre 500 euros dans l’imprimante.
Un bed en acier PEI texturé, très adhérent, muni d’une poignée. Caractéristique remarquable : bien que non réversible, le bed l’est quand même, je m’explique : il est tout à fait possible d’imprimer sur l’autre face, qui elle est lisse. Le PLA y colle sans souci et les autres matériaux devront être aidés avec de la laque à cheveux, par exemple.
Le tiroir est toujours présent bien évidemment, ce qui fait de la machine une vraie “station” d’impression 3D, avec un éclairage led en bandeau frontal qui vient parachever le tout :
L’éclairage ne fonctionne qu’une fois la machine en marche, là encore je suis un peu déçu. J’aurais préféré qu’il fonctionne dès le branchement de la machine. Là aussi c’est un détail mais je pense que mes exigences sont à la hauteur du prix de vente. Un petit interrupteur est disposé sur le côté de la rampe pour l’allumer et l’éteindre.
Comme vous pouvez le constater sur cette photo, un leveling à la main est indispensable au départ, après vous n’aurez plus à y revenir. Les deux axes sont aussi équipés à leurs extrémités d’un tensionneur de courroies.
L’axe Z est soutenu par un double entraînement synchronisé, indispensable sur toutes les machines récentes.
L’abandon du corps en métal de la S1 pour un corps en plastique rend l’imprimante bien plus stable, et permet un joli design, une fois montée, on se retrouve en face d’une belle machine. La carte 32 bits et ses drivers moteurs silencieux font le job le tout sans dépasser 50 db. Comme sur la S1 on regrettera encore un ventilo “matière” plus silencieux… Dommage!
2 – L’impression :
J’ai bien sûr imprimé l’échantillon de PLA blanc, fourni avec la machine, je ne vous montre pas les photos, la machine étant identique à la S1 je passe sur ce point. Sachez juste qu’il m’a servi à calibrer l’extrudeur.
Ensuite je me suis amusé à vérifer mes réglages avec un peu de Wood de chez CAPIFIL en imprimant un récipient à fruits :
J’ai continué sur le PLA avec un trophée de « Meilleure maîtresse » par ma fille de 8 ans sur Thinkercad, un PLA irisé bleu et violet, il change de couleur suivant l’angle d’observation:
Elle se comporte aussi très bien avec le PETG, j ai sorti quelques pinces à sachet que j’utilise pour la nourriture de mon chat :
Du Flex de chez CAPIFIL pour refaire les tampons de protection de mes chaises d’extérieur, qui étaient complètement usés:
Puis le nylon, matériau capricieux s’il en est, véritable éponge une fois sorti de son emballage, fera l’objet de toute mes attentions avec la Ender 3 S1 Pro. J’avais un échantillon de PA6-R (R=recyclé) de chez Nanovia avec une fourchette de température assez étroite comprise entre 260 et 280°. N’ayant que 250g de Nylon je n’ai pas pu faire beaucoup d’impression, mais je vous promets de faire un update de cet article avec d’autres matériaux demandant des t° élevées dès que ça sera possible.
J’ai donc imprimé un petit filtre pour mon évier de cuisine, le nylon étant résistant à haute température une fois imprimé, c’est le matériau idéal pour ce genre de print.
Le premier print à 260° fut un échec, les couches n’adhèraient pas entre elles, il m’a fallu monter à 285° pour avoir un rendu vraiment parfait, sans défaut, sachant que le bed, lui, devait maintenir 110°. Le PA6-R de Nanovia s’imprime sans enceinte fermée, je l’ai aussi sorti sur le côté non texturé du bed car j’ai rajouté de la laque à cheveux (j’ai eu un peu de warping sur le premier modèle imprimé lui sur la face texturée) :
Dans une prochaine update je vais essayer la PC PTEF (qui demande 260-280° mais un bed a 120°) de chez Nanovia, mais à l’heure où j’écris cet article je n’ai pas trouvé de solution efficace pour le faire tenir sur le bed. Mais je ne baisse pas les bras et vous promet un update avec ce matériau, et d’autres s’ils se présentent à nous chez Nozzler.
3 – Conclusion sur la Creality Ender 3 S1 Pro :
Nous y voilà, heureux possesseurs de la première version, je vous entends d’ici : “me serais-je fais avoir ?”, “Quoi déjà une nouvelle – nouvelle Ender … ?” … je sais, ça vous laisse sans voix mais oui, alors est-ce nécessaire d’acheter la Ender 3 S1 Pro : je répond par l’affirmative, bien mieux finie que la S1, vous ouvrant les portes de matériaux bien plus variés que sa petite sœur, l’investissement en vaut la chandelle.
Son écran tactile, son éclairage LED, son tiroir, sa tête fullmetal, son PEI texturé (et accessoirement réversible) en font une belle station d’impression 3D. J’aime beaucoup cette Creality, les points négatifs que j’y ai relevé sont anecdotiques et perfectionnistes. Vendue 519 euros sur le site officiel de Creality, soit 100 euros de plus que la S1, il serait judicieux de reporter un peu votre achat et d’économiser la différence, vous serez gagnant en comparaison avec la S1.
Petit plus : à savoir que cette machine et sa tête sont prévues pour être équipées d’un système de refroidissement à eau. Effet d’annonce ou vrai axe de travail chez Creality ? L’avenir nous le dira, le système étant en cours de développement d’après mes dernières informations.
Merci à Nozzler et à Creality de m’avoir fait confiance pour ce test, merci aux designers et concepteurs, toujours plus nombreux à nous proposer des STL sur les sites de partages dédiés. Restez connectés sur nos réseaux et notre Insta où nous postons régulièrement nos réalisations avec les matériaux testés sur Nozzler.
Test réalisé par Guillaume Mercier pour Nozzler.