Test de la CNC Ortur Aufero

Salut à toutes et à tous. On se retrouve cette fois pour une première sur Nozzler le test de la CNC de la marque Ortur : la Aufero. Après s’être lancé sur le marché des graveurs lasers avec un certain succès, Ortur s’attaque au marché des CNC. Nous n’avions pas encore fait de test sur ce genre de machine, qui pourtant mérite une place dans un atelier de maker.

Comme pour le test du Laser 15W de la même marque je tiens tout de même à préciser que je n’avais jamais utilisé ce type de machine, j’ai donc appris en même temps que j’avançais pour écrire ce test et c’est aussi ça l’esprit Nozzler.

Préambule et mise en garde : une CNC est “Une machine-outil à commande numérique” (MOCN, ou simplement CN). Lorsque la commande numérique est assurée par un ordinateur, on parle parfois de machine CNC pour computer numerical control, francisé en « commande numérique par calculateur » source WIKIPEDIA.

Il s’agit de travailler un matériau avec des petits forets, le port de lunette de protection est fortement recommandé (voir obligatoire) ainsi que de travailler avec la machine dans le strict respect des recommandations des fabricants de la machine. Il est strictement interdit de graver des produits en aluminium / acier : risque de bris de lame faisant voler les morceaux métalliques dans la pièce. Cet outil n’a pas sa place dans une pièce de vie, le port d’un casque anti-bruit est également à prévoir.
Je tiens également à rappeler que les poussières créées lors de la gravure de certains matériaux nécessitent l’utilisation d’un masque de protection !

Cet article n’est en rien un tuto sur l’utilisation de ce type de machine, c’est un article de présentation de la CNC Ortur Aufero. Si vous envisagez l’achat de ce type de machine suite à des visionnages vidéos et que “ça à l’air cool”, sachez qu’il vous faudra acquérir des connaissances préliminaires via les groupes dédiés, les sources youtube et autres sites spécialisés. Pour ma part je remercie chaudement un Nozzler’s Maker en la personne de Mickaël Le Mouel qui m’a filé un coup de main sur la partie logiciel, et m’a donné quelques tuyaux pour commencer.

1 – Présentation et caractéristiques techniques : 

Vous pouvez voir juste au dessus la video Unboxing/build réalisé pour l’occasion. J’estime le temps de montage de la machine à 30 minutes environ pour un débutant comme moi, et moitié moins pour un maker déjà aguerri à ce type de machine.

Conception :

Pour résumer : solide et simple. La Ortur Aufero CNC est sur une structure en acier à haute résistance, et le module de levage de la broche est en aluminium, ce qui fournit une plate-forme solide et rigide. La conception du faisceau de câbles intégré et le câble management facilitent l’installation. La structure est entièrement métallique. Le guidage des axes est réalisé à l’aide de tiges polies de 12mm en acier et de tiges filetées T8.

Caractéristiques Principales :

Elle est équipée :

  • d’une carte mère STM32 (32 bits), lui permettant de gérer efficacement les ordres qui lui sont envoyés. C’est une machine qui réagit vite aux instructions du logiciel de contrôle, et du micrologiciel GRBL GRBL 1.1, 
  • d’un moteur 24V 997 DC qui tourne à 10000 rpm, un contrôle off-line avec une télécommande à écran tactile sur lequel on insère un carte micro SD avec les instructions de découpe. Il est possible, depuis cette télécommande, de faire toutes les opérations réalisables depuis le logiciel de contrôle en mode USB. (Notons la présence d’un fusible sur le câblage du moteur afin d’éviter de cramer le moteur en cas de problème)
    L’écran répond bien et les menus sont bien fait et clairs.
  • d’un contrôle WiFi qui présente peu d’intérêt à mon goût donc je ne m’attarderai pas dessus, 
  • d’un dispositif de sécurité d’arrêt d’urgence indispensable comme vous pourrez le voir plus loin dans mes fails.

La Aufero est prise en charge sur plusieurs OS : Windows, Linux et Mac, toutefois Ortur recommande un PC muni de 8 Go de RAM. Pour la préparation des pièces je suis allé sur le site Easel sur les conseils de Mickaël Le Mouel et pour commander la machine j’ai utilisé le logiciel Candle 2.0.

Ortur a équipé sa machine de capteurs  de fin de courses optiques pour les axes Y et X, qui ajoutent à l’ensemble une belle finition.

Le palpeur de Z0 est fourni avec la machine, il consiste en une pince crocodile et un capteur en cuivre sur un petit PCB pour vous permettre de faire votre Z0 précisément sur votre travail en cours.

La surface totale de travail est de : X 300 mm / Y 180 mm / Z 50 mm, si cela vous parle, la CNC Aufero est dans la catégorie des CNC dites 3018.

Un dispositif de maintien des forets de découpe ER-nut 11 pour forets de diamètre 3.175 mm. ce système est compatible avec les dispositifs de maintien de forets d’un diamètre supérieur.

La machine est aussi fournie avec 3 forets, deux échantillons de matériaux : un morceau d’acrylique blanc et un moreceau de bois reconstitué, tout deux de 10X10X5 mm. Et enfin une carte micro SD sur laquelle il y a le firmware, le mode d’emploi et de montage de la CNC, deux ou trois vidéos explicatives et les logiciels de contrôle, découpe et conception recommandés par Ortur.

Les forets fournis avec la CNC :

L’ensemble formant le capteur de Z0, servant un uniformiser votre Z0 sur vos travaux :

L’ensemble fonctionnant comme ceci : dès que le foret viens toucher la pastilles en cuivre le Z0 est enregistré, c’est super pratique, a noté que ce système n’est pas forcément fourni avec ce type machine, je trouve ça plutôt bien qu’Ortur l’ai mis à disposition 

Fin de course optique, ici celui de l’axe Y, précis et durée de vie bien supérieure aux interrupteurs simples habituels.

Situé sur le dessus de la machine, facile et rapide d’accès, le bouton d’arrêt d’urgence !
Carrément indispensable, l’ergonomie de la machine est au top, Ortur comme d’habitude nous fait la démonstration de son goût pour le travail bien fait.

Le télécommande du mode offline est sympa, écran tactile, 3 boutons d’accès rapide aux menus de réglages, le port carte SD est situé sur le côté gauche de la télécommande, elle est reliée à la carte mère par un câble du même type de ceux qui connect vos téléphone fixe à votre box (RJ11), l’écran tactile est rapide et précis, si problème, il y a un mode calibration du tactile disponible dans les options.

Le câble management est nickel rien à redire, par contre gaffe au sens de branchement du moteur électrique, un petit repère est placé sur le + pour aider au câblage.

Le système de fixation des forets est pratique, on insère, quelques tours de clefs et le tour est joué, easy !

2 – Départ du débutant et mes fails : 

Comme je ne vous cache rien sur mes articles, je vais vous présenter mes fails et les commenter rapidement afin que vous preniez la mesure de l’importance des sytèmes de sécurité et de l’attention particulière qu’il faut mettre dans la préparation des pièces que vous allez usiner avec la Aufero d’Ortur :

Ici c’est le premier couac, en mode USB, l’ordinateur portable passe en veille et tout s’arrête, donc pensez à régler vos préférences de mis en veille et d’économie de batterie avant toute chose. J’ai aussi eu des micro-coupures USB qui sont venues gâcher le travail. Le mode offline a vraiment un intérêt certain, et vu la qualité et la quantité des contrôles disponibles sur la télécommande, je n’ai utilisé que ce mode ensuite.

Vive l’interrupteur d’arrêt d’urgence, le bruit caractéristique du foret contre le métal m’a alerté et j’ai immédiatement stoppé la CNC avec l’interrupteur ! J’ai attaqué le bed en alu … le foret n’a pas cassé mais c’est pas passé loin.

Et là un petit coup de foret sur un passage un peu trop près des lamelles métalliques de fixation, là encore le foret a tenu bon mais attention à la disposition des fixations par rapport aux mouvements et au passage de la tête de fraisage.

On te file 4 lamelles de fixation et t’en mets deux pour gagner 3 minutes et bam… La plaque glisse avec les vibrations de la machine et tout part en vrille… prenez bien le temps de fixer vos matériaux, ça parait idiot comme remarque mais bon…

3 – Les réussites : 

Après quelques tutos youtube que m’a recommandé Mickaël Le Mouel, j’ai fini par m’amuser avec la Aufero d’Ortur. Certaines étapes cependant ne sont pas encore acquises, j’ai suivi assez bêtement les tutos. Il sera nécessaire de les refaire plusieurs fois afin que certaines étapes deviennent automatiques. L’apprentissage est indispensable pour aller chercher de jolies choses et vraiment exploiter tout le potentiel de votre 3018.

Juste une petite photo de l’interface de Candle, le logiciel que j’ai utilisé pour commander ma CNC et injecter le gcode de travail. Tous les paramètres sont gérables, l’interface est simple et complètement intuitive.

La gravure sur acrylique n’était pas aussi facile que je le pensais et j’ai clairement attaqué trop profond. J’entendais bien la machine qui forçait un peu, mon taux de pénétration à chaque passage était de 0,5 mm, 0,25 serait préférable.

Bon je me suis amusé à changer les profondeurs de gravure sur mes images vectorielles pour voir les effets et m’amuser avec la préparation des fichiers gcode.

Sur ce panda je n’ai utilisé qu’un seul foret, mais il m’aurait été possible de lisser un peu plus le fond et d’effacer les traces de passages comme vous le verrez plus bas …

Ici rien de bien abouti mais mon gamin a adoré ! Les choses simples parfois… ça vous donne une idée du genre de travaux et d’utilisation, mais les possibilités sont infinies.

Essaie sur un matériau synthétique en vente chez Leroy Merlin, ici un logo d’une marque apparemment connue trouvé sur google image…

En changeant de foret vous obtenez des effets et des styles différents de gravures, on peut aller chercher une grande finesse dans les détails, mais il faut aussi que le matériau s’y prête

Dégrossissement du sujet à graver avec un foret plat et large pour gagner du temps, puis je vais refaire des passes avec les deux autres foret pour aller chercher dans la finesse :

Sur la photo ci-dessus on voit le résultat après le deuxième passage, les détailles sont déjà sympas, mais on voit toujours le grain du bois, ici du pin, pas vraiment idéal car il a tendance à pelucher.

Avec le dernier passage on obtient un rendu bien lisse, cependant le résultat serait encore meilleur avec un bois plus dense.

4 – Conclusion : 

De nombreux points positifs me permettent de vous conseiller cette machine si vous désirez commencer le travail d’usinage avec un CNC, la Aufero avec son interface, son mode offline, les options de sécurité et le palpeur de Z0 et sa structure complètement métallique en font une bonne machine pour ne pas se décourager d’emblée. Ortur nous offre encore tout son savoir-faire avec cette CNC 3018 Aufero. Et j’ai pris beaucoup de plaisir à l’utiliser et ça c’est grâce au travail d’Ortur dans l’ergonomie générale et la conception.

Quelques zones d’ombre viennent obscurcir ce tableau : tout d’abord sa disponibilité, en exclu sur gearbest avec souvent peu de stock EU qui monte son prix à 400e, c’est un vrai frein. Ensuite, il n’est pas possible d’utiliser le mode USB si l’écran est branché à la machine. Il m’a fallut un bon moment pour le comprendre, ce détail n’étant pas signalé sur les notices de montage. Le système de fixation des matériaux n’est pas du tout optimisé et c’est parfois un casse tête à utiliser, je vais imprimer des cales dispo sur Thingiverse pour me faciliter la tâche.

Merci à Ortur et Nozzler de m’avoir fait confiance pour le test de la CNC Aufero. Merci à Mickaël le Mouel pour les petits tutos et conseils qu’il m’a fournis pour débuter tranquillement. Restez connecté sur notre Instagram ou je posterai régulièrement mes réalisations avec la 3018 d’Ortur. À bientôt pour un nouveau test sur Nozzler ! 

TEST RÉALISÉ PAR GUILLAUME MERCIER POUR NOZZLER.

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