Test Résine Grise Jamg He Ortho Model

Retrouvez le test complet sur la résine Jamg He Ortho Model. Test réalisé par Fitzgérald Duchemin pour Nozzler.fr.

L’orthodontie… Il n’y a pas si longtemps…
Le praticien utilisait des « portes empreinte » enduits d’alginate, qui après lavage, désinfection et séchage, servaient de moule pour couler du plâtre blanc extra-dur.
Le moulage devait ensuite être nettoyé et poncé pour pouvoir procéder à l’assemblage.
Cette opération pouvait avoir lieu plusieurs fois pendant le traitement du patient en fonction de l’évolution des résultats du traitement.
Les apports technologie dans les domaines de l’informatique et de la photographie, puis de la radiographie et de scanners, ont simplifié grandement le processus, avec l’utilisation d’empreintes numériques tridimensionnelles, plus précises, plus pratiques mais également plus chères… mais sans support physique, et donc toujours avec des visites chez le praticien pour des séances d’essayage et d’adaptation…

Puis vînt l’impression 3D
À partir de la fin des années 80, l’apport de l’impression 3D a permis d’envisager de simplifier la chose, malgré une externalisation des opérations à des laboratoires spécialisés (le prix des imprimantes et des matériaux étant inabordables à l’époque)…
Puis la généralisation des imprimantes de bureau de type SLA a permis un nouveau bon, ces dernières années : facilité d’usage et d’accès, réduction des coûts, rapidité de traitement…
Sur site, désormais sans externalisation, synonyme de réduction des frais, un praticien peut désormais créer un modèle 3D, en utilisant un scanner intra-bucal, et peut ensuite l’imprimer directement et rapidement. Les modèles dentaires obtenus, représentation exacte de la dentition, des gencives et de la mâchoire, permettent de réaliser des appareils, des prothèses, ou d’aligner couronnes ou bridge par thermoformage direct…
Le tout sans gêne pour le patient, dont la présence n’est même plus obligatoire pendant ces phases, et qui ne revient quasiment plus que pour l’appareillage et l’ajustement final.
C’est là qu’intervient la résine ORTHO !

Jamg He

Je ne vais pas vous présenter cette société qui fabrique des résines depuis plusieurs décennies, je vous invite à lire l’article de Guillaume pour cela.
Mais pour faire court, Jamg He est présent dans l’industrie des résines depuis longtemps, et dans les résines UV depuis presque 20 ans.
Résine grise Ortho model

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une résine destinée aux métiers d’orthodontie plus précisément à la réalisation de modèle. Mais on peut l’utiliser à d’autres usages, comme l’indique la marque, jouets, maquette, figurine…comme toutes les résines, mais avec de sacrés avantages… ?!
On est clairement, sur une résine technique, et non sur une résine premier prix avec ses défauts de rétractation prononcée…

Sur le papier, cette résine propose donc :

  • Une non toxicité (on ne va pas pour autant oublier les EPI… non toxicité ne veux pas dire que ce n’est pas dangereux, et on évite surtout les contacts avec les muqueuses !!)
  • Base écologique (mais pas plus de donnée sur le sujet…)
  • Très faible odeur (je confirme !)
  • Très faible rétractation (pour l’ortho, c’est la moindre des choses !)
  • Très faible viscosité
  • Un temps de traitement raccourci de 20% par rapport à la génération précédente (ne l’ayant pas eu, je ne peux que donner l’information à prendre pour argent comptant…)

La marque fournit également les paramètres type pour son usage, avec des données spécifiques par imprimante, et les paramètres CHITUBOX

Les TESTS

Premier test, s’agissant d’une résine ortho, on va donc s’essayer à l’orthodontie… !!!
Clairement, c’est très loin de mon métier, mais je me suis renseigné 😉

Après, recherche, il y a beaucoup de modèles sur les sites dédiés à la 3D… mais beaucoup sont payants. Je tombe sur un modèle qui me semble assez détaillé et qui plus est gratuit sur GRABCAD, ( site plus orienté CNC mais avec une part de 3D, ça nous change de thingiverse ou Thangs…)
Le modèle est positionné directement sur le plateau et sans aucun support, avec évidage.
Je le slice avec les paramètres fournis par la marque, je confie cette impression à la Qidi Shadow 5.5S avec un positionnement directe sur le plateau et sans support…

Pour le second test, comme Jamg He indique des usages autres que l’ortho, je vais l’essayer dans le fan-art, avez un NOVA (perso de Marvel) qui offre de nombreux effets de texture et nombre détails. Ce qui permettra de confirmer la finesse et de vérifier la justesse de l’assemblage… La Longer Orange 30 assurera cette tâche.

Positionnement sur le plateau en redimensionnant à 60%, avec support cette fois (type moyen et densité à 80%) et j’augmente légèrement le temps par couche (10s). Certaines pièces sont assez grosses et je prends l’option de le sortie en plein, donc ça représente un certain poids et je préfère assurer un minima…

Résultats :

La dentition sort parfaitement sur la Qidi, et confirmation, c’est un modèle très détaillé.
Je ne constate aucune déformation dans aucune direction ou en volume par rapport au STL, ce qui confirme, après nettoyage, que le praticien pourra œuvrer sans soucis pour concevoir et ajuster ses appareillages… même les interstices inter-dentaires sont présents, ce qui n’est pas toujours le cas des moulages, et facilite le travail du praticien.

L’usage des scanners permet en séparant matière molle et dur, de pouvoir, imprimer séparément mâchoires, dents, racines… Le praticien peut alors aller jusqu’à la conception des implants et les tester avant mise en place réelle !
À noter que pour le nettoyage, j’ai opté pour la technique préconisée par la marque, à savoir à l’eau et avec un léger brossage….avec …brosse… à dent !! Autant aller jusqu’au bout des choses !

Pour Nova, c’est une autre histoire… Le test s’est fait en plusieurs temps….
En effet, une fuite du FEP à fait durcir de la résine sur l’écran et à fait échouer l’impression.
Un échec malheureux qui a couté plusieurs heures de nettoyage… la résine s’étant répandue partout :

  • La résine polymérisée, sur l’écran, s’enlève facilement à l’aide d’alcool et d’une carte, sans arracher les surfaces de contact…Heureusement, sinon, il était bon pour la poubelle… !
  • La résine liquide ayant une faible viscosité, a l’avantage de s’enlever facilement avec un chiffon ou du sopalin et de l’alcool, mais a aussi l’inconvénient de s’introduire partout.
  • Faut voir le bon côté de cette fuite, elle me donne des pièces pour tester la solidité!!

Après nettoyage et tests, je relance donc l’impression… Et cette fois sans soucis.
Comme pour la Qidi, la Longer donne un excellent résultat, malgré l’augmentation du temps.
Le modèle est parfaitement détaillé, et les effets de matières et de textures constatés sur le STL sont parfaitement rendus, même à 60% de l’original.
Pour ce qui est de l’assemblage, comme souvent sur ce type de modèle, un léger travail est nécessaire sur les emboitements, mais rien de plus, les pièces s’assemblent parfaitement, sans aucune déformation, en 10 minutes à peine, c’est plié…. Il n’y aura plus qu’à coller, et mettre en peinture !

En conclusion sur la Jamg He Ortho Model

Comme indiqué au début, on n’est pas, et de loin sur une résine d’entrée de gamme… Donc cette résine n’est effectivement pas donnée, mais elle correspond parfaitement à ce qu’elle annonce.

Ceux qui ont un usage orienté dentaire pourront utiliser cette résine pour les modèles ortho, les modèles précis obtenus, permettant un gain de temps pour travailler dessus.
Par contre, bien que positionné sur cet usage « orienté », sa versatilité permet un usage plus technique (maquette, modélisme, architecture) ou loisir. Malgré son prix, avec son faible taux d’échec (retours utilisateur), sa rapidité et le gain constaté faciliteront les assemblages et garantissent un respect des dimensions.
Et la solidité ?
Vu les données techniques, on est sur une résine assez solide… mais ça veut dire quoi ?
Ayant des pièces qui ont échoué… Testons…
J’utilise la tête obtenu lors de la fuite de résine.

  • Premier test : la pièce tombe de 1m…
    o RAS malgré plusieurs rebonds…
  • Second test : la pièce tombe de 2m…
    o RAS malgré plusieurs rebonds…
  • Troisième test : la pièce tombe de plus de 3m…
    o RAS malgré plusieurs rebonds…

Je pense que la conclusion est assez simple sur la solidité…
Il s’agit pour info d’un marteau standard d’atelier d’environ 450 grs.
Modèle dentaire :
https://grabcad.com/library/digital-ortho-sudy-models-1
Nova (Marvel)
https://www.cgtrader.com/3d-print-models/art/sculptures/nova-nova-corps

Test réalisé par Fitzgérald Duchemin pour Nozzler.fr.

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